Résumé de la 14e partie n Après une soirée de chants et de poésies Scharkân s?endormit. A son réveil, le lendemain matin, il est demandé par son hôtesse qui le reçut dans son appartement. Mais lorsque la maîtresse du logis vit Scharkân, elle se leva et vint à lui et le prit par la main et le fit s'asseoir à côté d'elle et lui demanda avec intérêt comment il avait passé la nuit, et lui fit d'autres questions aussi, auxquelles il fit les réponses qu'il fallait. Puis ils se mirent à causer et elle lui demanda : «Sais-tu des paroles de poètes sur les amoureux et les esclaves d'amour ?» Il dit : «Oui, ô ma maîtresse, j'en sais quelques-unes.» Elle dit : «Je voudrais les entendre.» Il lui dit : «Voici ce que l'éloquent et fin Kouçaïr disait au sujet de la parfaitement belle Izzat, qu'il aimait : ?Oh, non ! jamais d'Izzat je ne dévoilerai les charmes ; jamais pour Izzat je ne parlerai de mon amour ! D'ailleurs, elle m'a fait faire tant de serments et prêter tant de promesses ! Ah ! si l'on savait tous les charmes d'Izzat !...?» Les ascètes qui pleurent dans la poussière et se garent tant des peines d'amour, s'ils entendaient le gazouillement que je connais, ils accourraient, et devant Izzat s'agenouilleraient pour l'adorer ! Ah ! si l'on savait tous les charmes d'Izzat !» Et la jeune femme dit : «En vérité, l'éloquence lui était un don, à cet admirable Kouçaïr qui ajoutait que : «Si Izzat, devant un juge digne d'elle et de sa beauté, se présentait avec le doux soleil matinal pour rival, certes elle serait la préférée ! Et pourtant, quelques femmes malignes ont osé devant moi critiquer les détails de la beauté d'Izzat. Puisse Allah les confondre et faire de leurs joues un tapis foulé par les semelles d'Izzat !» Et la jeune maîtresse du logis dit encore : «Qu'elle était aimée cette Izzat ! Et toi, prince Scharkân, si tu te rappelles les paroles que le beau Djamil disait à cette même Izzat, que tu serais gentil de nous les dire !» Et Scharkân dit : «Vraiment, des paroles de Djamil à Izzat je ne me rappelle que cette seule strophe : «O belle trompeuse, tu ne souhaites que ma mort, et tous tes désirs s'arrêtent là ! Et pourtant, malgré tout, c'est toi seule que je désire parmi toutes les filles de la tribu !» Et Scharkân ajouta : «Car, si tu ne le comprends pas, ô ma maîtresse, sache que je suis exactement dans la même situation que Djamil, et toi, comme Izzat pour Djamil, tu souhaites me faire mourir sous tes yeux !» A ces paroles, la jeune femme sourit mais ne dit rien. Et l'on continua à boire jusqu'à l'apparition du matin. Alors elle se leva et disparut. Et Scharkân dut passer cette nuit encore tout seul sur sa couche. Mais lorsque fut le matin, les servantes, comme d'habitude, vinrent le prendre au son des instruments et au rythme des doufouf, et, après avoir baisé la terre entre ses mains, lui dirent : «Fais-nous la grâce de venir avec nous chez notre maîtresse, qui t'attend !» Alors Scharkân se leva, et sortit avec les esclaves qui jouaient des instruments et tapaient sur les doufouf, et arriva dans une seconde salle, bien plus merveilleuse que la première, et où il y avait des statues et des peintures figurant des animaux et des oiseaux, et beaucoup d'autres choses qui dépassaient toute description. Et Scharkân fut extrêmement charmé de tout ce qu'il voyait et ces strophes chantèrent sur ses lèvres : «Je cueillerai l'étoile qui se lève parmi les fruits d'or de l'Archer aux Sept Etoiles. Elle est la noble perle annonciatrice des aubes argentées ; elle est la goutte d'or de la constellation. Elle est l'?il d'eau qui se fluidifie en tresses d'argent ; elle est la rose de chair des joues vivantes ; elle est une topaze brûlée, figure d'or ! Ses yeux ! C'est la couleur de la sombre violette, ses yeux cerclés de kohl bleu !» (à suivre...)