Accord n Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et des dirigeants européens et musulmans ont publié un communiqué regrettant la parution des caricatures du prophète Mohamed (Qsssl) et les violences qu'elles ont provoquées dans le monde musulman. Le secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu, celui de la Ligue arabe, Amr Moussa, ainsi que les ministres des Affaires étrangères du Qatar, de l'Espagne et de la Turquie, ont demandé à Kofi Annan de transmettre le communiqué au Conseil de sécurité des Nations unies, a déclaré M. Annan à des journalistes dans la capitale qatarienne. M. Annan a indiqué qu'il ferait part à l'Assemblée générale de l'ONU du contenu du communiqué et qu'il appartiendrait aux Etats membres de décider de le transformer ou pas en résolution de l'ONU. Dans leur communiqué conjoint, M. Annan et les autres dirigeants ont exprimé leur «profond regret pour l'offense causée par les caricatures, ainsi que pour les pertes de vies et les dégâts matériels dans plusieurs pays» lors des manifestations qui ont suivi la publication des caricatures. «Nous réaffirmons le droit universel à la liberté d'expression. Nous appelons chacun à exercer ce droit de manière responsable, et à ne pas l'utiliser comme un prétexte pour inciter à la haine ou aux insultes contre les croyances profondément ancrées de quelque communauté que ce soit», affirme le texte. Le communiqué indique que le groupe va chercher à établir une stratégie conjointe pour surmonter la crise actuelle et empêcher qu'elle ne se répète. M. Annan assistera à la réunion de trois jours du «groupe de haut niveau» de l'Alliance des civilisations, qui débutera ses travaux ce dimanche. L'Alliance des civilisations est une initiative conjointe de M. Annan et des Premiers ministres d'Espagne et de Turquie. Elle a pour but de susciter une action concertée tant au niveau institutionnel que dans la société civile, afin de surmonter les préjugés et les malentendus entre peuples de différentes cultures et religions. Elle est dotée d'un Comité des sages, ou groupe de haut niveau, de 19 membres, composé de diverses personnalités internationales et coprésidé par l'Espagnol Federico Mayor, ancien directeur général de l'Unesco et président de la Fondation «Culture de paix», et Mehmet Aydin, ministre d'Etat turc et professeur de théologie.