Résumé de la 11e partie n Avec l?exécution de Kemmler, la chaise électrique apparaît comme un mode d?exécution qui est loin d?être «parfait». La chaise électrique, en dépit du scandale soulevé par l?exécution de Kemmler, est adoptée par d?autres Etats américains : l?Ohio, le New Jersey, la Virginie? Son emploi finira par se généraliser et elle restera, jusqu?au début des années 1980, le moyen le plus utilisé pour exécuter les condamnés à mort. En 1982 le Texas, pourtant conservateur en matière de justice, interdit l?usage de la chaise électrique et la remplace par l?injection létale. D?autres Etats vont suivre et aujourd?hui, la chaise est abandonnée partout, à l?exception du Nebraska et de l?Alabama qui demeurent les seuls Etats de l?Union à l?employer encore. Cependant de nouvelles dispositions sont prises pour éviter au supplicié de trop grandes souffrances, mais en réalité, le mode d?exécution reste éprouvant. Souvent le condamné doit attendre plusieurs mois, voire plusieurs années, avant son exécution. Aux Etats-Unis, en effet, l?exécution n?intervient qu?une fois que le condamné a introduit tous les recours et que la grâce présidentielle lui a été refusée. Un espace particulier est réservé aux prisonniers en attente, c?est le fameux death row, rendu célèbre par le cinéma, et que l?on traduit en français par l?expression «couloir de la mort». Il n?y a pas de doute que cette attente est souvent vécue par les prisonniers comme une torture morale insupportable. Certains craquent d?ailleurs : c?est le cas de Timothy McVeigh qui, après avoir attendu plusieurs années dans le couloir de la mort, a renoncé à introduire de nouveaux recours pour être exécuté et en finir une fois pour toutes ! Une fois les recours épuisés, la grâce présidentielle refusée, la date de l?exécution est fixée. Le condamné, tiré de sa cellule, est conduit dans la salle où se trouve la chaise, un sinistre siège auquel sont reliés des fils et des électrodes, instruments du supplice. Quelques instants plus tôt, on lui rase le crâne, on l?attache solidement sur le siège au moyen de sangles qu?on lui fixe au torse, aux jambes, aux bras et à l?aine. Même s?il parvient à bouger, il ne doit pas, au moment de la décharge, se lever et s?enfuir. Des électrodes sont fixées sur le crâne et le front, au-dessus d?une éponge imbibée d?eau salée. Il ne faut pas que l?éponge soit trop mouillée pour éviter le court-circuitage du courant électrique, mais elle doit l?être suffisamment pour qu?il n?y ait pas de résistance au passage du courant ! Au cas où la conductivité ne serait pas assurée, le corps peut brûler et les souffrances du supplicié se prolonger. Ces préparatifs achevés, les exécutants s?écartent prudemment et leur chef donne au bourreau l?ordre de libérer le courant. Depuis quelques années, une nouvelle réglementation est imposée pour ne pas prolonger les souffrances du condamné : alors qu?auparavant il était soumis à trois électrocutions, il reçoit désormais deux décharges : une de 2 000 volts qui le plonge dans l?inconscience et une de 400 à 500 volts, qui doit, en principe, l?achever. Si on répartit la décharge, c?est parce que le corps ne peut recevoir, sans brûler, un voltage aussi important. (à suivre...)