Résumé de la 8e partie n Une première tentative d?exécution d?un condamné à mort par électrocution échoue. On décide quand même de fabriquer une chaise électrique et de l?utiliser? «William Kemmler, premier condamné à bénéficier de la chaise électrique !» L?information fait la une de la presse de l?Etat de New York. Westinghouse n?est pas content : une fois de plus, ses recherches vont être discréditées ! Il n?y a pas de doute qu?Edison fera du tapage autour de cette exécution pour dénoncer les dangers du courant alternatif. C?est pourquoi il doit, coûte que coûte, faire interdire cette horrible machine : l?électricité n?est pas faite pour tuer, mais pour éclairer le monde? Le courant alternatif, qu?il ne cesse de défendre et de promouvoir, ne doit pas être utilisé de la sorte ! Mais il sait qu?il aura beau protester, on ne l?écoutera pas. Alors cette fois-ci, il décide d?agir par personne interposée. Il recrute secrètement l?avocat le plus en vue sur la place de New York, Bonki Cochram, et il le charge de mener une campagne virulente contre la chaise électrique. Cochram va se dépenser sans compter, multiplier les interviews dans les journaux, animer des conférences, vilipender, au nom de l?humanité, cette «invention funeste». «On a vu, clame-t-il, comment les chats et les chiens suppliciés par monsieur Edison et son assistant s?agitaient, grimaçaient, hurlaient? veut-on infliger cet horrible supplice à des êtres humains ?» Et quand un journaliste ou un badaud lance : «Après tout, c?est destiné à des criminels ! L?avocat réplique : Le plus coupable des criminels ne mérite pas un tel sort !» Et d?ajouter : «Nous sommes une nation civilisée, c?est une honte d?infliger un pareil supplice à un être humain quoi qu?il ait fait !» Cochram en appelle ainsi à la conscience des Américains, mais il en appelle aussi à la loi, à la Constitution des Etats-Unis : «La loi, mesdames et messieurs, interdit les châtiments cruels ! Ce mode d?exécution qu?on veut introduire dans notre Etat est anticonstitutionnel, illégal, barbare et inhumain ! Il faut l?interdire !» Mais les adversaires de Westinghouse ? autrement dit les partisans d?Edison ? n?ont pas la même conception que lui de la cruauté. On lui pose la question piège : «Pendre un homme est-il moins cruel que de l?électrocuter ?» Evidemment, l?avocat ne peut pas ou ne veut pas défendre un mode d?exécution contre un autre, puisque, à ses yeux, tous se valent. Ce qu?il veut, lui, c?est pourfendre l?électrocution, interdire la chaise électrique. «Il ne faut pas que Kemmler soit électrocuté !» (à suivre...)