Résumé de la 10e partie n Contre toute attente, alors qu?une campagne est engagée contre la chaise électrique qui vient d?être adoptée comme moyen d?exécution, William Kemmler, condamné à mort, accepte qu?on l?expérimente sur lui ! Le 6 août 1890 au matin, Kemmler, souriant, quitte sa cellule pour la salle d?exécution. Des journalistes ont été conviés et tous écriront qu?il semblait maître de soi, en tout cas beaucoup moins nerveux que les personnes qui, par la loi, doivent assister à l?exécution : des officiels, un médecin, un pasteur? Kemmler s?incline devant tout le monde. «Mon révérend, dit-il au pasteur, j?ai rempli, ce matin, mes devoirs religieux !» Puis il demande la permission de faire un petit discours, demande qui est acceptée. «Je regrette, dit-il en substance, d?avoir commis un meurtre et je demande qu?on me pardonne. Je n?ai pas eu beaucoup de chance dans ma vie, mais vous, messieurs, j?espère que vous en aurez plus que moi !» Et il ajoute, souriant : «Je vous souhaite aussi d?avoir une fin très douce? Aussi douce que celle que je vais avoir !» On lui montre la chaise. Il enlève sa veste et s?y installe docilement. L?assistant du bourreau lui introduit les fils électriques et l?électrode par où passera le courant. Puis on lui lie les mains et les pieds au moyen de courroies. Il essaye de se dégager et, comme il n?y parvient pas, il dit, satisfait : «C?est bien solide !» L?assistant lui demande si tout va bien. «C?est parfait !» dit Kemmler. L?homme fait un signe au bourreau qui actionne aussitôt les manettes qui commandent le courant. On voit aussitôt le corps de Kemmler se gonfler et son visage devenir rouge comme s?il cuisait. Une odeur de brûlé remplit la pièce. «Il est mort.» L?assistant s?approche du corps et commence à desserrer les courroies quand il pousse un cri : «Il bouge ! Il est encore vivant ! Il faut recommencer !» Deux hommes s?évanouissent, le pasteur quitte la pièce, horrifié, décidé à protester contre ce mode inhumain d?exécution. On doit rattacher Kemmler et lui envoyer une autre décharge. La première, de 700 volts, a duré 17 secondes ; la seconde, de 1 030 volts, a duré tout autant. L?autopsie va révéler des brûlures du troisième degré sur tout le corps et un durcissement du cerveau. Le visage défiguré du supplicié a fait dire aux médecins qui l?ont examiné qu?il a dû endurer de grandes souffrances? Edison triomphe : il veut faire baptiser la chaise la «westinghouse» pour ternir encore plus la réputation de son adversaire, mais il n?y parviendra pas. Westinghouse ripostera en déclarant qu?une hache aurait été plus efficace pour exécuter le condamné. En tout cas, il va continuer à défendre le courant alternatif. Edison aura finalement échoué : pire, son entreprise, la General Electric sera obligée de s?adapter à ce type de courant ! Quant à la chaise électrique, elle a fait une entrée sanglante dans l?histoire? (à suivre...)