Résumé de la 9e partie n William Kemmler est le premier condamné à monter sur la chaise électrique. Westinghouse est contre ce mode d?exécution et ne veut pas qu?on associe le courant alternatif à ses recherches. Une partie de l?opinion publique est sensibilisée au problème et Westinghouse peut se féliciter du travail accompli par Cochram. C?est alors que la presse new-yorkaise publie cette information surprenante : «William Kemmler demande à être exécuté par l?électricité !» Westinghouse est désarçonné : au moment où il croyait renverser la situation, interdire l?utilisation de la chaise électrique, voici que le principal concerné intervient dans le débat, prenant ses défenseurs à contre-pied. Les journalistes qui se précipitent à la prison d?Auburn lui demandent, ahuris : «C?est vous qui réclamez qu?on vous électrocute ? ? Oui, déclare-t-il, sûr de lui. ? Vous êtes au courant de ce qui s?est passé à Sing Sing ? ? Oui, dit-il encore. Le prisonnier a été brûlé, mais c?est un incident qui ne se répétera pas à Auburn !» Les journalistes sont ahuris. «Comment pouvez-vous en être si sûr ? ? Le maire me l?a dit, le directeur de la prison aussi? On a fabriqué cette fois-ci une chaise qui fonctionnera parfaitement ! ? On dit que les animaux qui ont subi l?électrocution ont poussé des cris, c?est donc la preuve que le moyen n?est pas indolore ! ? On m?a assuré du contraire ! ? Et vous le croyez ? ? Pourquoi pas ? C?est préférable à la pendaison? Moi, j?ai vu des gens pendus, ce n?est pas du tout beau à voir ! On a beau être un criminel, on a droit à la dignité !» De nouveau, Kemmler déclare, solennel : «Je suis fier d?être le premier à tester la chaise électrique? Je serai la preuve que l?électricité est le meilleur mode d?exécution, les futurs condamnés me béniront !» William Kemmler était-il sincère, en tenant ce type de discours ? Il est possible qu?il ait accepté de subir l?électrocution, en espérant que l?exécution sera ratée et qu?il pourra bénéficier, comme son collègue de Sing Sing, d?une commutation de peine. Peut-être veut-il, aussi, susciter de la sympathie dans le public et pousser les anti-abolitionnistes à réclamer sa grâce. Mais il se peut aussi qu?il pense réellement ce qu?il dit, qu?il veut, au moment de mourir, se racheter en se rendant utile. Le rôle de criminel repenti, de héros même qui se sacrifice pour le bien des autres, n?est pas pour lui déplaire. Une chose est sûre, cependant : l?administration a réussi à le convaincre de préférer la chaise électrique à la pendaison? Au grand désespoir de Westinghouse. (à suivre...)