Constat n Il est recensé environ 1,5 million de licenciés en sport sur une population de 30 millions d?Algériens, ce qui donne un taux de 1 pratiquant sur 20 alors qu?en France, ce taux est de 1 pour 3 et en Allemagne 1 pour 2. Des chiffres effarants sont avancés par le Conseil national économique et social (Cnes) sur la réalité du sport en Algérie. Un secteur qui accuse «une stagnation depuis les dix dernières années», selon Yahia Guidoum, ministre de la Jeunesse et des Sports, qui s'exprimait lors de la rencontre nationale «Sport et réconciliation nationale» à l?Institut national du sport et des technologies du sport, à Dély Ibrahim. Ainsi, on compte 5 000 installations sportives pour 1,5 million de licenciés, soit un taux d?une infrastructure pour 300 licenciés qui crient à l?étouffement. D?autant plus que ces installations souffrent de vétusté pour la plupart, puisque construites avant l?indépendance. Elles ne peuvent donc plus répondre aux normes de compétition, notamment celles en vigueur pour les entraînements de l?élite. En revanche, le rythme de construction de nouvelles installations (une moyenne d?une installation par wilaya et par an) ne peuvent «résorber l?énorme déficit en la matière face à l?évolution du nombre de pratiquants et des associations sportives», selon Yahia Guidoum. A titre indicatif, le ratio est d?une installation sportive pour 7 500 habitants en Algérie, contre une pour 850 habitants en Allemagne durant les années 1980. Alger, de son côté, compte un stade de football pour 1 000 licenciés et une infrastructure pour 300 licenciés. Le Cnes, dans son rapport de juillet 2005, indique que «les besoins au niveau national en matière d?infrastructures sportives s?élève à 23 000». Le budget alloué au secteur du sport représente, selon le Cnes, 0,70% du budget de l?Etat alors qu?il était, durant les années 1960 et 1970, de l?ordre de 2,29%, soit trois fois plus avec une population cible nettement moindre. Pour les cadres sportifs, ils sont 17 500 exerçant à temps permanent et à temps partiel, tous formés par le secteur depuis l?indépendance, soit 420 cadres par an. Toutefois, le déficit dans ce volet est de 155 000 cadres dont 45 000 à 70 000 pour le seul système éducatif. Des chiffres accablants, qui expliquent en partie la déroute du sport en Algérie. Toutefois, d?autres causes existent.