L?émission «Envoyé spécial» de France 2, de jeudi soir, lui a consacré une bonne partie pour raconter son aventure. Tout commence par une astuce devant le poste de garde de l?hôpital militaire censé être rigoureusement bien gardé. Il prétexte d?abord un rendez-vous pour une consultation en service urologie de l?hôpital. Premier obstacle passé, il déambule sans être inquiété dans les couloirs, dissimulant parfaitement son appareil photo sophistiqué et muni d?une caméra cachée. Maintenant, il va falloir chercher la chambre du président. La présence des gardes du corps devant la porte d?une chambre lui donne de l?espoir. Il est tout près du but. Une infirmière, qui venait de sortir d?une chambre voisine, est toute surprise de voir l?intrus. Pour s?en sortir à bon compte, il joue, encore une fois, la carte de son rendez-vous imaginaire. «Le service urologie n?est pas ici», lui a-t-elle répondu. Elle le somme alors de quitter expressément les lieux. Lui qui y a fait irruption avec une facilité déconcertante dans un établissement réputé pourtant être une forteresse. Le plan n?a pas marché. Grâce aux caméras de l?équipe des journalistes d?Envoyé spécial qui le suivent, on peut le voir dans un appartement situé à l?intérieur de l?immeuble faisant face à l?hôpital. Partant du principe que Bouteflika ne peut être logé que dans ou près de la chambre occupée habituellement par Chirac, il choisit son emplacement en fonction de cette donnée. Il ne tarde pas d?ailleurs à apercevoir une silhouette. «Tiens c?est Mami», murmure le paparazzi. L?image est floue, mais il s?agit bien du chanteur discutant avec les gardes du corps. Le paparazzi n?obtiendra pas plus en cette journée et préférera attendre la nuit pour peaufiner une meilleure stratégie et profiter des lumières des chambres pour des photos plus nettes. La nuit tombée, il sort son artillerie : un appareil dernier cri, un objectif suffisamment puissant pour réussir le bon coup et? de la patience. Tout cela ne servira à rien au paparazzi qui finit par se rendre compte que contrairement à ce qu?il avait cru, la chambre du président était en face de celle où était Mami avec les gardes du corps. Il comprend alors que sa tentative était vouée dés le début à l?échec. Il le reconnaît : «Boutef est bien gardé», a-t-il conclu sur une note de dépit.