Résumé de la 52e partie n Poursuivant son enquête, Alvirah s?aperçut que les deux signatures de Bessie sur le testament et la clause de certification ont été faites avec deux encres différentes. Une des signatures de Bessie est nette, l'autre est tremblée. Il est également possible que Bessie ait signé ces papiers à deux moments différents, s'entêta Alvirah. ? Oh, ce serait parfaitement illégal ! ? Je ne vous le fais pas dire ! ? Eh bien, si vous avez terminé, madame Meehan...» Henry ne termina pas sa phrase. Alvirah lui adressa un sourire. «Non, pas encore, je le crains. Je ne vous remercierai jamais assez de m'avoir consacré tout ce temps, mais je sais que vous n?aimerez pas que nous soyons en présence d'une erreur judiciaire.» Henry sourit poliment. Tout déshérité hurle à l'erreur judiciaire, pensa-t-il avec philosophie. «Ecoutez, Henry, continua Alvirah. Ça ne vous dérange pas que je vous appelle Henry, n'est-ce pas ? Vous pouvez m'appeler Alvirah.» Elle n'attendit pas que Henry accepte ou non cette familiarité. «Bessie atteste ici qu'il s'agit de son dernier testament. Et moi je jure que ce truc est un faux. De plus, comment Bessie aurait-elle appris les termes exacts de cette cIause de certification ? Pouvez-vous me le dire ? ? Oh, elle peut avoir prié quelqu'un de la taper pour elle, ou demandé qu'on lui apporte une copie du formulaire, dit Henry patiemment. Maintenant, madame Meehan, je veux dire Alvirah... ? Très bien, l'interrompit Alvirah. Je sais qu'il n'y a aucune preuve, mais ces signatures sont différentes, et j'affirme que Bessie n'a pas signé ces papiers au même moment.» Elle rassembla vivement ses affaires. Et, sur un «Au revoir, Henry, merci beaucoup», elle quitta les lieux d'un pas rapide, comme si elle se sentait chargée d'une mission. Alvirah se rendit directement à l'agence de James et Eileen Gordon. Elle avait rendez-vous pour visiter un autre apparemment, celui-ci sur Central Park West, une «véritable affaire à deux millions de doIlars», avait dit Eileen Gordon. Tout en feignant d'être attentive aux propos d'Eileen, qui vantait encore une fois la splendeur de la vue ? limitée, en réalité, puisque l'appartement se trouvait au premier étage ? , Alvirah parvint à mettre la conversation sur la signature du testament de Bessie. «Oui, naturellement, la chère vieille dame a signé les deux documents, dit Eileen, souriant d'un air candide à ce souvenir. J'en suis sûre. Mais elle était visiblement fatiguée. C'est peut-être pour cette raison que la seconde signature tremblait un peu. Si elle a changé de stylo ? Je ne l'ai pas remarqué. A vrai dire, j'étais occupée à admirer la pièce. Cette maison est en parfait état. Bien entendu, il y a quelques petites choses, comme la porte de la salle de séjour, qui ont besoin d'être réparées, mais rien de bien sérieux. Avec les prix pratiqués aujourd'hui, je pourrais facilement en obtenir trois millions.» Pour une fois, je crois que vous voyez juste, pensa Alvirah. Profondément découragée, elle débrancha le micro de sa broche-soleil. (à suivre...)