Confrontations n Le mouvement de contestation contre le nouveau contrat de travail réservé aux jeunes s'amplifie dans les universités, alors que Dominique de Villepin s?est montré inflexible. Les forces anti-émeutes (CRS) ont évacué, très tôt, ce samedi matin, la prestigieuse université de la Sorbonne où plusieurs centaines d'étudiants s'étaient retranchés pour protester contre le nouveau contrat d'emploi de jeunes. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et parfois de matraques pour pousser les étudiants vers la sortie. La mobilisation contre le Contrat de première embauche (CPE) ne faiblit pas en France, alors que le projet de loi sur l?égalité des chances, instaurant ce dispositif destiné aux jeunes de moins de 26 ans, a été adopté définitivement jeudi dernier par le Parlement français. Au lendemain de cette adoption, la mobilisation a pris de l?ampleur, une quarantaine d'universités françaises étaient touchées, hier, vendredi, par des grèves ou des blocages par des étudiants. Le ministère de l'Education nationale a indiqué que onze universités étaient en grève et vingt autres connaissaient des perturbations, sans fournir de chiffres. Le Premier ministre Dominique de Villepin s?est montré, quant à lui, inflexible et a affirmé que le contrat serait appliqué dans les prochaines semaines, en dépit de l?appel des syndicats des salariés et d'étudiants à une journée d'action le 18 mars avec manifestations dans toute la France. Confronté à des sondages hostiles et aux doutes de certains membres de sa majorité, De Villepin cherche les moyens d'aménager le CPE sans reculer sur le fond. Mais à 14 mois de la prochaine élection présidentielle, les doutes gagnent la droite au pouvoir et les premières fissures apparaissent face à l'ampleur du mécontentement contre ce Contrat, ce qui laisse penser que le Premier ministre est dans une véritable impasse. Le CPE, qui permet à un employeur de licencier sans motif au bout de deux ans de jeunes embauchés, a été mis en chantier après les émeutes de novembre 2005 dans les banlieues françaises. Cette loi introduit également dans le code du travail l'obligation du curriculum vitae anonyme à l'embauche pour lutter contre les discriminations.