Malgré son handicap physique, Rabah Kherroubi est tout le temps «en mouvement». Chaque jour que Dieu fait, il milite pour la bonne cause des handicapés. Sa vie est un combat quotidien, dit un de ses amis. A 39 ans, ce fils de moudjahid pense plus à l?avenir des nombreux handicapés de Boufarik qu?au sien propre. «El Hamdoulillah, je n?ai pas à me plaindre sur le plan matériel : en tant que fils de moudjahid, je touche une pension de 10 000 DA qui me suffit plus ou moins à subvenir à mes besoins. J?ai aussi mon appartement. Mais très franchement, je ne suis pas heureux et je ne le serai pas tant que les handicapés souffrent. Je sais ce que c?est que de souffrir pour un handicapé. J?avais 6 ans quand mon père est mort. Je n?avais pas de fauteuil roulant pour me déplacer, cela me causait mille et un problèmes», fait-il remarquer. Se déplacer à Alger afin de solliciter l?intervention des hautes autorités du pays pour régler les problèmes auxquels sont confrontés les handicapés, rédiger des lettres de réclamation, rendre visite à certains handicapés, «le plus souvent à mes frais», souligne-t-il, sont, pour lui, «un sport personnel». Premier vice-président de l?Union de wilaya des handicapés moteurs, gérant du centre de Badaraki à Boufarik et chef des projets d?insertion socioprofessionnelle des handicapés de la wilaya de Blida, Rabah est sur tous les fronts. Basketteur au sein de l?équipe locale des handicapés et entraîneur d?une équipe de football interquartiers, il est très populaire à Boufarik. Là où il se déplace sur son fauteuil roulant, les saluts «affluent sur lui». Et quand il se présente au siège de l?APC pour régler tel ou tel problème, il est vite pris en charge par les agents de sécurité. Sacré Rabah !