Constat n Sur le papier, elles sont plus de 75 000 associations répertoriées dans divers domaines. Sur le terrain, elles sont à peine quelques centaines à activer. Le mouvement associatif national se caractérise par un essoufflement précoce. Deux catégories constituent le magma associatif national : celle qui bénéficie des largesses de l?administration, obtenant à volonté locaux et subventions en échange d?un soutien politique lors des consultations électorales ou pour porter un discours politique ; l?autre catégorie ? peut-être en voie de disparition ? ne bénéficie d?aucune subvention, pis encore, les associations en faisant partie sont en butte à une kyrielle de difficultés qui annihilent leurs actions. Le premier obstacle qui prélude à la création de ces associations est l?agrément, une autorisation que devrait, en théorie, accorder l?administration dès le dépôt du dossier. Or, il se trouve que le précieux sésame administratif n?est souvent délivré qu?après des mois, voire des années, le temps que la démobilisation se concrétise dans le groupe demandeur. Ces lourdeurs rebutent les bonnes volontés et découragent les plus tenaces. Plusieurs de ces associations n?ont même pas de local pour se réunir ; leurs membres s?ingénient à chaque fois pour coordonner leurs actions. Ces associations SDF ne fonctionnent que grâce à la bonne volonté de leurs membres, qui se sacrifient au quotidien, parfois au détriment de leur vie familiale. Entre ces deux catégories se greffent des entités qui n?ont pour objectif que de ramasser de l?argent. La mode, en ce moment, est à la création d?écoles privées sous le couvert d?association. Plusieurs associations culturelles, sociales et sportives récoltent des fonds en donnant des cours de musique, d?arts martiaux, d?informatique, de couture? Cette situation est favorisée par le flou des lois, qui ne précisent pas les différents aspects liés au financement et aux ressources des associations. Cependant, la gestion des finances se pose avec acuité aux associations religieuses qui excellent par l?opacité de leur administration. Ainsi, pour financer la construction d?une mosquée, des demandes d?aides sont imprimées en quantité ; des jeunes sillonnent les lieux publics en quête d?argent. Or, la plupart de ces associations ne sont pas agréées et aucun contrôle n?est effectué sur la provenance et la destination des sommes récoltées. Ces associations sont-elles au-dessus de tout soupçon ? L?autre point qui caractérise les associations algériennes est la multiplication de leurs champs d?intervention. En effet, il est courant qu?une association de quartier active à la fois dans les domaines sportif, culturel, scientifique, etc. Cette multitude d?objectifs, qui renseigne sur l?amateurisme des initiateurs, disperse les efforts des membres et crée une tension interne puisqu?aucun objectif n?est atteint et c?est ainsi qu?on aboutit à l?abandon de l?activité associative.