L?accord d?association avec l?UE est pour l?heure à sens unique. Le marché européen est fermé aux produits nationaux. La viande ovine et le miel sont boycottés par les Européens sous de multiples prétexte. Ainsi, les opérateurs algériens notent un déséquilibre flagrant en concessions où l?Union européenne est beaucoup plus avantagée que l?Algérie. «Les inégalités de chances entre opérateurs européens et algériens sont de nature à pénaliser les exportations algériennes», ont clamé certains opérateurs algériens, hier, à l?occasion d?une rencontre organisée par la Chambre de commerce et d?industrie. En effet, les règles d?origine et les normes européennes appliquées à l?exportation rendent le marché européen difficile d?accès, même si l?Algérie bénéficie de contingents de marchandises de certains produits tels que les produits céréaliers transformés (couscous et pâtes alimentaires). En revanche les produits européens notamment agricoles (céréales, sucre blanc, pommes de terres de semences et confitures) sont largement introduits dans le marché algérien. «Les Européens sont prêts à tout sauf à remettre en cause leur politique agricole commune et mettre en danger leurs produits», dira M. Bennini, DG de l?Agence algérienne de promotion du commerce extérieur. Il confirme que «l?accord d?association ne prévoit nullement l?interdiction à l?exportation de la viande ovine algérienne vers l?Europe». Une situation qui met mal à l?aise les exportateurs algériens du fait qu?ils n?arrivent pas à assimiler certaines dispositions sur les franchises douanières et les marchandises soumises au contingentement. Cela se répercute négativement sur l?équilibre tant recherché entre les deux parties. Cette difficulté est relevée par Saïd Djellab, directeur au ministère du Commerce. «Les autorités algériennes sont au stade de vulgarisation et de gestion de l?accord d?association», affirme-t-il. Pour mieux défendre les produits algériens à l?exportation, le responsable de l?Agence de promotion du commerce extérieur évoque l?urgence «de s?organiser en filières dans le cadre d?associations patronales». De leur côté, les exportateurs algériens souhaitent rechercher des marchés plus accessibles notamment ceux de l?Afrique de l?Ouest et de la Libye où la valeur-ajoutée est plus assurée.