La Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) a organisé, hier, une journée d'information sur “les dispositions prévues en matière d'exportations de produits algériens dans le cadre de l'accord de la zone de libre-échange entre l'Algérie et l'Union européenne”. Cette rencontre intervient à deux jours de la tenue de la première réunion du conseil d'association, annoncée pour le 21 mars, qui mettra en place des instruments de mise en œuvre de l'accord d'association. Ce conseil, qui regroupera des responsables algériens et de l'UE, constituera le dernier maillon de la chaîne institutionnelle prévue par l'accord d'association Algérie-UE. “Ce conseil sera élargi au niveau des experts par un comité d'association qui reçoit les doléances des exportateurs et qui est habilité à prendre des décisions pour rectifier certaines dispositions”, dira le directeur de l'évaluation et de la réglementation du commerce extérieur au ministère du Commerce, M. Saïd Djellab. Huit mois après l'entrée en vigueur de l'accord et ce, malgré les nombreuses rencontres d'information au tour de l'accord, il n'en demeure pas moins que pour leur majorité, les exportateurs algériens méconnaissent les dispositions prévues en matière d'exportation de produits algériens dans le cadre de l'accord d'association. Mais ceux qui ont eu à étudier, dans le détail, le texte de l'accord, ont décelé un déséquilibre dans les concessions entre les deux parties, laissant apparaître un avantage flagrant pour l'Union européenne, notamment pour les produits céréaliers, la pomme de terre, la confiture et le sucre blanc. Des exportateurs algériens relèvent “les inégalités de chances entre les opérateurs européens et algériens, qui pénalisent les exportations algériennes”. De larges concessions ont été accordées par l'Algérie à l'Union européenne. Le miel et la viande ovine d'Algérie sont interdits d'importation en Europe. C'est le cas aussi des céréales : l'Algérie octroie un contingent de 400 000 tonnes de blé (100 000 tonnes de blé dur et 300 000 tonnes de blé tendre) à l'Union européenne, en échange d'un contingent de 4 000 tonnes de produits céréaliers transformés en Algérie dont 2 000 tonnes de couscous et 2 000 tonnes de pâtes alimentaires. Soit 1% de l'avantage consenti. Concernant la pomme de terre, l'arrangement prévoit l'octroi à l'Algérie d'un contingent de 5 000 tonnes de pommes de terre fraîches à exporter entre le 1er janvier et le 31 mars. En contrepartie, l'Union européenne bénéficie d'un quota de 45 000 tonnes de semences représentant en valeur plus de 600 000 tonnes de pommes de terre fraîches qu'elle peut exporter à n'importe quel moment. L'UE maintient sa politique restrictive et protectionniste dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC), en maintenant des barrières tarifaires sous forme de droits spécifiques afin de protéger ses filières agricoles et agroalimentaires. Mais au-delà de ces aspects, qui d'aucun trouvent difficiles à renégocier, sauf si la filière est menacée, d'autres mesures, qui entravent l'accès des produits algériens au marché européen, peuvent exister et surgir. Les exportateurs algériens gagneraient à s'organiser en filières et à présenter des requêtes qui seront examinées par le comité d'associations. Pour rappel, une commission chargée d'assurer la concertation avec les opérateurs économiques algériens afin de permettre une évaluation régulière, ainsi que la prise en charge des requêtes des entreprises en relation avec l'application du démantèlement tarifaire pour les produits industriels, et des concessions accordées pour les produits agricoles et agroalimentaires a été installée. La Caci assure la coordination. Meziane Rabhi