Né à Batna, d?une famille nigérienne, Guem,percussionniste au doigté exceptionnel, une référence dans le milieu, s?est produit, dimanche, à la salle Ibn Zeydoun (Riad el-Feth). Le spectacle, initié par le Centre culturel français d?Alger, s?est voulu une invitation au voyage en tempo et à travers toute l?Afrique. La particularité de Guem : des doigts très agiles. Grâce à cette prestesse, voire à cette qualité ou à ce don, Guem, allant jusqu?à frapper sur l?instrument les yeux fermés, a fait de la percussion un art, une expression qui s?affirme comme une musique autonome et à part entière. Quittant l?arrière de la scène pour passer au devant, la percussion, avec Guem, distille des sonorités accessibles à tous, des rythmes se constituant comme unique langage alternant différents styles et tendances empruntés à l?ancestrale culture africaine. C?est une musique pétrie de l?esprit des ancêtres, ceux qui lui ont insufflé son tempérament, sa couleur et ses sonorités. Rien ne semble difficile pour Guem, qui pratique la musique depuis son jeune âge. Tout lui est aisé. Connaisseur et ayant le rythme dans les mains, il s?empare allègrement de l?instrument et le fait sien. Et comme dans un état second, un état d?inspiration, il s?emploie, comme par enchantement, à le faire parler dans des sonorités tantôt avec force et douceur, tantôt avec mélodie et rythme, tantôt aussi avec joie et tristesse, spiritualisme et passion. Il joue si aisément du djembé d?Afrique noire comme du bongo ou de la conga d?Amérique latine ? et même de la derbouka. Son jeu, qui a un pouvoir libérateur dans la mesure où il laisse les mains s?exprimer librement sur l?instrument pour le dire et le faire entendre, se veut pluriel, un mélange ? africain ? de styles et de sonorités et même de sensibilité. Un imaginaire rythmé et coloré. C?est aussi un jeu témoignant à la fois de créativité et de rigueur pour aboutir à un résultat cohérent et performant.