Objectif n La situation du développement local dans la wilaya est l?une des préoccupations majeures du mouvement citoyen (archs). Dans un document dont nous détenons une copie, la Coordination des quartiers et villages de la commune de Tizi Ouzou (Cqvcto) accable encore l?administration et réitère sa demande d?une commission d?enquête sur la gestion des affaires par celle-ci. La Cqvcto, faisant le constat du développement au niveau du chef-lieu de wilaya, se demande «qui est responsable de ce délabrement et à qui profite la politique du pourrissement». Elle s?interroge également sur la situation des zones d?activités qui ne sont pas viabilisées et ne suscitent donc pas l?intérêt des investisseurs, ainsi que sur le sort de certains projets qui devaient être réalisés au niveau de la ville des Genêts, tels le centre d?équipements sportifs et de loisirs prévu sur l?axe du stade, le centre d?affaires qui devait être implanté à l?entrée ouest de la ville. «Qui porte la responsabilité du blocage des nouveaux investissements orientés vers d?autres régions ? L?exemple de l?usine d?insuline, qui devait engendrer plus de 2 000 emplois, est, à ce titre, illustratif», poursuit la Cqvcto, qui constate qu?«aucun logement LSP n?a été réalisé (depuis 3 ans)». Par ailleurs, tout en déplorant la défiguration de l?axe principal de la ville (la grand-rue où deux trémies ont été réalisées) et la dégradation des espaces verts, la Cqvcto constate, non sans amertume, la prolifération des lieux de débauche et le règne de l?insécurité qui ont créé «un climat de psychose». Face à cette situation, la coordination civile a décidé de lancer une pétition pour la fermeture des lieux de débauche et exiger d?assurer la sécurité des personnes et des biens. Selon un délégué, beaucoup de citoyens se sont rapprochés du mouvement pour signer ladite pétition. Par ailleurs, concernant le problème d?insécurité, il a été proposé la création de comités de vigilance sous la responsabilité des comités de quartiers et de villages. Les archs précisent qu?il s?agit «d?un des axes de réflexion qui méritent un approfondissement». Pour avoir de plus amples informations nous avons rencontré Belaïd Abrika, porte-parole des archs lors du dialogue avec le Chef du gouvernement. Celui-ci nous déclare d?emblée qu?«il n?existe aucune vision de développement de la wilaya au niveau des instances concernées, qu?elles soient administratives ou élues». Notre interlocuteur revient sur la situation des zones d?activités, de dépôts industriels ou d?expansion touristique de la région en relevant qu?elles ne sont pas viabilisées. A titre d?exemple, «la zone de dépôt de Tizi Ouzou ne dispose ni de routes, ni d?éclairage, ni d?eau ? il y a un problème d?insécurité qui est posé au niveau de cette zone qui est devenue un dépotoir». Notre interlocuteur, qui est économiste de formation, note que «le grand problème au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou est l?absence d?une banque de données mise à la disposition des investisseurs afin de leur permettre de connaître la situation des différents secteurs et de savoir quels sont ceux à promouvoir». Belaïd Abrika remarque que, par exemple, «les métiers de l?artisanat (bijouterie, tapisserie, poterie, vannerie) tendent à disparaître à cause du malaise que vit le secteur du tourisme. Le vide touristique se répercute sur l?activité artisanale et la vente de ces produits». Le même constat est fait par notre interlocuteur pour les autres secteurs (culture, logement, santé, sports, enseignement supérieur, PME/PMI), ce qui lui fait dire qu?il faut une volonté politique réelle au niveau central qui doit être suivie, au niveau local, avec l?implication de la société civile. Il faut, par ailleurs, une communication entre les secteurs et les autres instances qui fonctionnent en vase clos afin de créer une synergie.