Audit n Désormais, les banques doivent déclarer à la Centrale des risques l?ensemble des crédits accordés. La surveillance sera accentuée pour la gestion des deniers de l?Etat. Les turbulences du monde bancaire algérien secoué par les scandales de détournements faramineux, ainsi que par la mauvaise gestion des crédits ont fait l?objet d?un diagnostic par des cabinets internationaux. Il ressort que les banques publiques sont loin de satisfaire aux normes internationales de contrôle des deniers publics et l?affectation des crédits. Selon la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, les banques publiques présentent des anomalies sur la non-disponibilité d?informations financières sur les entreprises et leurs créances qui sont des facteurs qui rendent ardue l?évaluation correcte du risque crédit. Ces insuffisances se répercutent négativement sur les ressources bancaires puisque la Badr, qui a été victime d?un détournement de 2000 milliards de centimes, n?a pu récupérer que 20 à 30 milliards, soit 1% de l?argent détourné. L?autre exemple de mauvaise gestion est illustré par la BNA dont le trou de 50 milliards de dinars détournés a laissé un grave déséquilibre de trésorerie. Cela sans compter «les insuffisances de qualification et de spécialisation dans la gestion des crédits avec des délais très longs pour leur traitement », relève le cabinet international Ernst et Young qui est partenaire dans cette étude. Les experts, pour leur part, estiment que «l?étude et l?octroi d?un crédit ne doivent pas dépasser un mois» signalant que cette durée s?inscrit comme standard international. Cette situation a induit la fuite des gros clients de ces banques avec des avoirs qui se chiffrent en milliards. Selon une source citée par la presse, «au moins 300 millions de dollars ont été retirés des banques et acheminés vers des banques étrangères». Ce qui a contribué grandement à la dégradation du capital confiance entre les clients et les banques algériennes avec les conséquences négatives de telles pratiques. Dans ce contexte, le gouverneur de la Banque d?Algérie a déclaré que les banques «ont fait l?objet, à trois reprises, d?audits financiers comme ancrage à leur assainissement et à travers l?évaluation des risques crédits et la mise à niveau de leurs fonds propres». Ces opérations de contrôle des banques se feront désormais en partenariat avec les experts de la Banque mondiale et des cabinets de conseils pour mettre un terme à cette «saignée» de l?argent de l?Etat. «L?objectif commun de la Banque d?Algérie et de la SFI est de démontrer que l?adoption des meilleures pratiques internationales peut créer à la fois plus de valeur pour la banque et pour ses clients », souligne un des responsables algériens de la SFI.