Série n Détournements, vols qualifiés, transferts illégaux de capitaux à l?étranger, les banques publiques n?en finissent pas avec les scandales. Elles sont devenues des tiroirs-caisses où puisent sans vergogne faussaires et resquilleurs de tous bords qui jouissent de réseaux de complicité bien soudés et rodés pour de telles opérations. A l?intérieur même de ces agences, les complices sont à l?aise pour fournir des renseignements et des appuis nécessaires aux trafiquants. Tout cela se déroule dans l'impunité pour certains alors que d?autres sont pris la main dans le sac. Ces dysfonctionnements ou anomalies couvaient depuis des années dans les banques jusqu?au jour où les autorités monétaires ont décidé de sévir. L?insuffisance du contrôle interne et la mauvaise gestion ont prévalu durant ces années se répercutant négativement sur l?image de marque de ces banques. C?est le Trésor public qui essuie les plus grosses pertes dont le chiffre définitif reste inconnu. Ce que l?on sait, en revanche, c?est que le Trésor a injecté, depuis 1995, plus de 10 milliards de dollars aux banques pour les assainir et les rendre, du coup, rentables et efficaces. Cet argent est parti en fumée et les banques connaissent les mêmes difficultés qu?avant. Pis, aucun audit n?est venu à ce jour éclairer l?opinion publique sur la situation réelle des banques publiques. Des zones d?ombre subsistent encore sur l?évaluation des capitaux dont le transfert à l?étranger a causé beaucoup de dégâts. Il faut compter également avec les créances causées par des prêts non remboursés. Le montant de ces derniers se situe entre 3 et 4 milliards de dollars. Dans ce cas précis, que fera l?Etat à ce niveau ? Et comment va-t-il récupérer cet argent ? Il est urgent de revoir toute la gestion de ces banques. C?est ce qu?a déclaré l?argentier du pays en parlant de réhabilitation du contrôle interne. Le gouverneur de la Banque d?Algérie se montre également ferme pour ce qui est de la nécessité de surveiller de près tous les établissements financiers coupables de «trahir la confiance des déposants». La guerre est donc déclarée à ces «délinquants de la finance». Désormais, c?est toute la révision du système bancaire qui est en question.