Les plus importants problèmes auxquels les banques font face sont directement reliés à la gestion du risque crédit. Les banques devraient être conscientes de la nécessité d'identifier, mesurer, surveiller et contrôler le risque de crédit de manière systématique. Elles doivent être aussi suffisamment capitalisées pour couvrir ce risque et adéquatement rémunérées pour les risques encourus, c'est ce qu'a conclu le comité de Bale. Les organes de supervision, y compris la Banque d'Algérie, la Commission bancaire et la Centrale des risques, se sont attelés à inspecter les banques. Mais l'état des créances impayées par certaines entreprises comme Dégimex Et Tonic Emballage et d'autres nous pousse à tirer la sonnette d'alarme pour dire que la situation d'aisance financière, dont jouit aujourd'hui l'Algérie, risque de basculer vers un seuil critique de déséquilibre de la balance des paiements. L'Algérie a d'excellentes recettes pétrolières mais il n'est pas improbable que dans 10 ou 15 ans, on se retrouvera avec une balance des paiements qui aura des difficultés à se rééquilibrer. Selon certains économistes, les causes principales de ce déséquilibre réside dans le transfert vers l'étranger des revenus des opérateurs installés en Algérie. Les crédits accordés à l'économie nationale ont atteint 1 942 milliards de dinars à fin 2006. 52% des crédits attribués l'ont été au privé, des crédits en expansion. La liquidité bancaire a enregistré un relèvement de 264,3 milliards de dinars au second semestre 2006. Elle est passée ainsi de 882,6 milliards de dinars à fin juin 2006 à 1 146,9 milliards de dinars à fin décembre 2006 contre seulement 150,6 milliards de dinars d'accroissement au premier semestre 2006. En proportion, ces flux bancaires ont représenté 20,3% et 32,4% respectivement au premier et second semestre 2006, de l'augmentation globale du système financier (banques et Trésor). Les banques publiques sont interpellées pour mettre en place les meilleures pratiques en matière de gestion des risques de crédits et de contrôle interne. Risque opérationnel ? Le risque opérationnel des banques reste élevé malgré la modernisation de l'infrastructure des systèmes de paiement au cours de l'année 2006. Suite au renforcement de la supervision des banques par les inspecteurs de la Banque d'Algérie qui a révélé des insuffisances en matière de gestion des risques bancaires notamment en termes de forte concentration des crédits, la Commission bancaire a engagé au deuxième semestre 2006 l'évaluation de résultats des audits externes institutionnels et financiers des banques publiques réalisés par des cabinets internationaux. Aussi, ladite commission et la banque des banques continuent-elles de veiller à ce que toutes les banques poursuivent les efforts requis pour une amélioration durable de la gestion des risques de crédits. Afin de développer la gestion du risque crédit de manière rentable et sécurisée, les banques ont besoin de se doter de nouvelles approches, d'outils et de systèmes adéquats. L'objectif commun de la Banque d'Algérie et de la SFI est de démontrer que l'adoption des meilleures pratiques internationales peut créer à la fois plus de valeur pour la banque et pour ses clients. Mais aussi d'exiger des garanties fiables et sûres lors d'octroi des crédits.