Tentant n La possibilité offerte de payer sa machine sur 12, 24 ou 36 mois est l?élément qui va décider l?acheteur. Mais encore faut-il que les banques jouent le jeu. Ces dernières étaient absentes le jour du lancement de l?opération, ce qui n?a pas manqué de susciter les interrogations de la presse. Peur de gérer la clientèle, d?être submergées par les dossiers, de ne pas suffisamment gagner dans l?affaire, autant de réticences qui menacent Ousratic. Même si on s?attend à ce que 20 % des machines soient vendues cash, ce manque d?enthousiasme des banques n?est pas pour rassurer les fournisseurs de machines ! Ces derniers envisagent de rassembler et de contrôler à leur niveau les dossiers de crédit et de les envoyer eux-mêmes à la banque. L?idéal serait alors que le client ne se présente à la banque que pour signer la convention de crédit. Mais le retard dans la mise en place du projet est dû essentiellement aux négociations entreprises avec Algérie Poste qui gère l?argent des fonctionnaires par le biais des comptes chèques postaux. Kourty informatique est le premier à accuser le coup en la matière. Et pour cause ! 10 000 dossiers transmis aux banques pour traitement sont en souffrance et sur l?ensemble de ses ventes, il n?a vu aucun chèque CCP présenté par un client bien que des conventions aient été signées, entre Algérie Poste et certaines banques pour que ces dernières prélèvent de la source les montants dus. Il est rejoint par ses pairs et tous pointent du doigt les établissements financiers, pourtant partenaires à part entière dans l?opération Ousratic. Réunion sur réunion, sous l?égide du comité de suivi de l?initiative gouvernementale, les choses peinent à évoluer dans le sens voulu par tous, celui de la célérité dans le traitement des dossiers transmis aux banques par les assembleurs eux-mêmes ou par leurs représentants dûment mandatés. A ce propos, Boudjemaâ Haïchour, abordant la question lors de ses conférences de presse, a donné des indicateurs intéressants, voire des éléments qui «justifient» les lenteurs et autres tracasseries devenues le lot aussi bien des assembleurs que des citoyens ayant pourtant rempli toutes les conditions d?acquisition d?un ordinateur. «Orthodoxie bancaire, précautions et règles prudentielles» sont les expressions phares du ministre, mais qui ne viennent pas pour autant à bout des appréhensions affichées par les intervenants impliqués dans cette opération. Le ministre fera également référence aux scandales financiers qui ont éclaboussé le secteur bancaire, ce qui exige, en conséquence, le respect strict de l?«aspect de prudence». Il ne manquera pas de rassurer les assembleurs, en leur promettant de faire intervenir le ministre des Finances, et en comptant sur l?«apport» et le rôle qu?auront à jouer les syndicats et les comités d?entreprise, les ?uvres sociales, l?éducation nationale? pour devenir des clients potentiels et ainsi fluidifier et accélérer les chiffres de vente.