Des experts réunis lors d?un séminaire sur les villes nouvelles redoutent que certains sites, tels qu?ils ont été conçus par les pouvoirs publics, risquent d?étouffer Alger? Lors de la deuxième journée du séminaire sur les villes nouvelles, les experts architectes et les participants se sont relayés, hier, pour donner leurs recommandations qui seront soumises aux pouvoirs publics. La sonnette d?alarme a été tirée sur le risque de rééditer les échecs du passé. Il a été relevé que si on persiste à construire les nouvelles villes là où elles sont prévues, le risque de voir Alger se transformer en «mégapole» ne peut être évité. Elle étouffera. Pour sa part, Jean-Jacques Deluz a signalé que «Alger continue à dévorer la Mitidja». Il citera comme «bel exemple» d?architecture et d?urbanisme la pentapole du M?zab. «Une véritable ville en réseau, une ville territoire, dont le site est bien localisé, bien déterminé. Il s?agit d?un réseau urbain de 5 villes qui sont reliées entre elles, avec des palmeraies tout autour». Il ajoutera : «Un modèle qu?on devrait projeter.» Louar Azzag, architecte consultant, a signalé que Mahelma est située entre Zéralda et Chéraga, d?un autre côté Bouinan est située entre El-Affroun et Blida et enfin Naciria est située entre Boumerdès et Tizi Ouzou. Elles se prolongent toutes vers Alger. Ainsi on aura «un magma urbain en métastases», a averti cet ancien responsable. Il a également confié qu?il n?y a aucun projet d?aménagement de ces villes, comme il n?existe aucun projet relatif à l?autoroute de Aïn Touta à Tiaret, ni à la transsaharienne ni pour la redynamisation de la voie ferrée. Par ailleurs, Abdelhakim Ayadi, directeur de recherche au Craag, s?est interrogé : «Au lieu d?aller occuper des terrains à moindre risque, on reste sur des zones à haut risque». «Aucune étude du sous-sol n?est réalisée», a dénoncé M. Tifiani, géologue. Par ailleurs, les intervenants ont cité plusieurs exemples d?échec, entre autres, Aïn Naâdja, Saïd-Hamdine, Bab Ezzouar, Tipasa, Mascara et tant d?autres centres urbains qui ont défiguré le paysage. Pour remédier à ce genre de mauvaises expériences, les experts ont suggéré une pause dans les lancements des projets pour faire le bilan, revoir les engagements et de ne plus donner des injonctions au ministère des Finances sans études préalables. «Des études d?impact social et sur le territoire sont possibles Les techniques existent», selon Mme Houria Meddahi, sous-directrice au ministère de l?Aménagement du territoire. Celle-ci refuse de parler d?échec des villes nouvelles, «alors qu?elles sont encore au stade de la réflexion». Une nouvelle spécialité dans le domaine de la gestion de la ville a été suggérée par M. Amlou, à savoir «le management urbain». Du côté des entrepreneurs-promoteurs, ils recommandent de développer un partenariat algéro-algérien, car l?invasion des entreprises, la main-d??uvre et les bureaux d?études étrangers sont une «véritable menace».