Patrimoine n L'état «déplorable» des copies de films nécessite un travail de préservation et de restauration. L'état de détérioration des copies de films conservées depuis des années au niveau de la Cinémathèque algérienne continue de susciter l'inquiétude des professionnels du cinéma qui veulent tirer aujourd'hui la sonnette d'alarme en matière de leur prise en charge. Le problème de ce patrimoine filmique qui s'élève, selon les estimations des responsables de la cinémathèque, a plus de 10 mille copies, se pose aujourd'hui avec acuité en raison de ses conditions «désastreuses» de conservation, depuis des dizaines d'années, dans un appartement du centre-ville d'Alger. Hassan El-Hadj, directeur actuel de la Cinémathèque algérienne, institution dont l'une des vocations premières, est la conservation des films, a insisté sur la nécessité de réunir toutes les conditions adéquates pour une bonne conservation de ce trésor. Ce responsable a indiqué, par ailleurs, que l'actuel lieu où sont «stockés» ces copies de films «ne répond aucunement aux conditions requises de conservation, à savoir un certain taux d'hygrométrie (l'humidité) et le respect de la température adéquate selon la nature des copies.» Pour pallier cette situation, le seul moyen possible, selon le directeur de la cinémathèque, réside dans l'acquisition des blockhaus, une structure fondamentale de la conservation revendiquée depuis toujours par les différents responsables de cette institution depuis sa création en 1965. «La nécessité de prendre en charge avec efficacité ce problème de la conservation des archives filmiques, qui représentent une partie de notre mémoire est d'actualité», souligne encore ce responsable, précisant que «sans ces blockhaus qui réunissent les conditions adéquates pour assurer une plus grande longévité de la pellicule, chaque année une partie de ce trésor se détériore» de façon considérable. L'opération de sauvegarde de ce patrimoine doit s'élargir également à la restauration, indique-t-il, en se référant aux missions originelles de la cinémathèque qui sont aussi la restauration et le catalogage du fonds filmiques. «La restauration du fonds est impérative, car plus de 40 % des copies sont actuellement endommagées», a-t-il indiqué.