Résumé de la 1re partie Houria, nouvelle arrivée dans le quartier, vit retirée avec ses deux enfants. Seule Maïssa, qui ne perd rien de ce qui se passe dans le voisinage, vient lui raconter des histoires interminables. Puis, un matin, elle lui dit : «Qui est donc venu sonner à ta porte hier soir vers minuit ? Je sais que tu n?as pas ouvert, mais, moi j?ai le sommeil léger... Je n?ai pu voir son visage et il est reparti...» Houria était très étonnée, et ne sut que répondre. «C?est étrange, dit Maïssa, très étrange. D?ailleurs mon mari a dit, en se mettant à la fenêtre, qui vient donc sonner à la porte d?une femme seule à une heure aussi tardive ? L?homme a filé... Tu n?as pas idée de qui il s?agit ?», conclut-elle avec suspicion. «Non, pas du tout, il n?y a que mon frère qui vienne me voir, mais jamais si tard... ou mon père...» Et puis Houria oublia cet incident. Plusieurs mois passèrent. Houria, qui ne travaillait pas, était entretenue par son vieux père, et elle, de son côté, faisait des petits travaux de couture pour essayer de s?en sortir. Puis, elle eut la chance, du moins le crut-elle, de trouver un poste d?enseignante en langue anglaise dans une bibliothèque de la commune, qui l?inscrivit sur la liste du filet social, puis elle enseigna le français dans une association. Cela faisait maintenant deux ans qu?elle habitait en face de Maïssa. «Tu devrais laisser la lumière de la porte d?entrée allumée pendant la nuit, lui dit-elle un jour. Par mesure de sécurité, on ne sait jamais...» Mais Houria, qui ne tenait pas à voir sa facture d?électricité augmenter, se garda bien de suivre son conseil. Ses voisins de droite, une famille nombreuse qui comprenait le père et trois fils, tous des hommes, dont l?un était marié et avait des enfants, étaient originaires de la campagne. Ils semblaient très retirés, ne s?occupant jamais des autres voisins. Seul le plus âgé semblait apprécier la fille de Houria, une petite blonde aux yeux bleus qui accourait vers lui dès qu?il pénétrait dans la cour, car la blessure due à la mort de son père était encore vive dans son petit c?ur. Un jour, elle dit à sa mère, en présence de Maïssa : «Maman, tonton Hocine m?a demandé de venir chez lui prendre des cours de maths. Puis-je y aller ?» «Mais depuis quand a-t-il fait des études, Hocine, pour donner des cours de maths ? dit vivement Maïssa... Ne laisse plus ta fille l?approcher, Houria, il a des antécédents douteux avec des enfants, attention !» Houria attira sa petite fille contre elle et lui dit, glacée : «Non, ma petite, rentre vite !». (à suivre...)