Blocage n Rencontrée au Salon, cette artiste de la couture et de la broderie traditionnelles sollicite l?aide financière des pouvoirs publics pour lui permettre de poursuivre son activité et rouvrir son atelier. Elle donne l?air de n?avoir pas encore dépassé la trentaine malgré ses cinquante ans. Un large sourire semble ne pas vouloir quitter ses lèvres. Le poids des années de labeur n?a pas affecté sa bonne humeur et elle reste «combattante et persévérante» malgré toutes les contraintes de la vie quotidienne à l?instar de ses nombreux semblables artistes. Karima Ouissi est originaire de la wilaya d?El-Bayadh. «J?ai commencé à exercer à 18 ans. La couture me passionne et je ne peux passer une journée sans solliciter au moins pour quelques moments la machine à coudre et les autres outils de broderie. En un mot, la couture est ma raison d'être et je ne rêve que de transmettre mon savoir-faire et ma touche artistique aux jeunes générations», indique-t-elle. Elle a tenté d?ouvrir un atelier pour transmettre le métier aux nombreuses jeunes filles «perdues et sans horizons», mais elle n?a pas pu supporter les lourdes charges de la location. «J?ai exercé durant deux ans (2002-2004). Les jeunes filles y ont trouvé un vrai refuge les éloignant de l?oisiveté et de la misère quotidiennes. Cependant, ma situation financière fragile m?a empêchée de continuer et les autorités ont fait la sourde oreille à chaque fois que j'ai sollicité une aide matérielle», déplore-t-elle. Sa fille, Asmahan, étudiante à l?UFC, ne souhaite, quant à elle, pas emprunter le chemin «pavé de misères et semé d?obstacles» pris par sa mère. Pourtant, elle aussi maîtrise le métier, mais ne compte pas se lancer dans une «aventure aux lendemains incertains». «Si les autorités locales nous octroient une aide financière pour monter une entreprise familiale, je serai prête à laisser tomber mon diplôme afin d?exercer ce métier, car actuellement le discours des officiels n?est pas traduit dans des actions concrètes sur le terrain», affirme-t-elle. Les objets artisanaux reflétant notre culture et traditions séculaires, n?ont-ils pas de valeur aux yeux de nos responsables ? Les jeunes filles ayant quitté l?école sont-elles prises en considération par les autorités ? Quand viendra le temps de la valorisation des régions enclavées et la prise en charge des doléances de leurs habitants ??Une série interminable d?interrogations que ne cesse de se poser la vieille artiste. Une manière artistique, pour elle, de lancer un SOS aux responsables concernés.