La flambée du prix du sucre inquiète les consommateurs. Le ministère du Commerce assure, cependant, que l?Etat interviendrait au cas où cette augmentation se poursuivrait. Intervenant ce matin sur les ondes de la chaîne III, Ouali Yahiaoui, directeur de la régulation et de l?organisation des activités au ministère du Commerce, dira que la hausse des prix du sucre risque de s?accentuer, mais «l?Etat possède des instruments réglementaires dans le cadre de la loi sur la concurrence lui permettant de subventionner les prix pour une période de six mois», sans donner d?autres précisions concernant l?éventualité de l?adoption d?une telle décision dans les jours à venir. Hormis deux unités de raffinage du sucre roux et du sucre blanc, l?Algérie ne dispose actuellement d?aucune unité de production et la totalité des quantités consommées sont importées. Avec une consommation annuelle estimée à 1 million 100 000 tonnes, soit une moyenne de 30 kilogrammes par citoyen par an, l?Algérie occupe la première place au niveau mondial. La hausse des prix de ce produit sur le marché intérieur algérien «ne résulte pas de l'entrée en vigueur de l'Accord d'association avec l'Union européenne, mais découle notamment des variations de l'offre et de la demande sur le marché mondial du sucre», a-t-il expliqué, reprenant les propos de Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, qui est intervenu, hier, à l?APN, sur la question. La suppression des droits de douanes sur les importations algériennes de sucre en provenance d'Europe devait se traduire, en toute logique, par une baisse des prix à la consommation de ce produit, mais l'inflation mondiale des prix du sucre semble avoir effacé l'effet positif attendu. Expliquant la flambée des prix mondiaux du sucre, passés de 45 à 70 DA le kilogramme, M.Yahiaoui l'a attribuée notamment à la décision du Brésil, un des principaux producteurs mondiaux, de réserver une partie de sa production sucrière à la production de méthanol à usage de carburant propre. L?ouragan qui a frappé Cuba, l?an dernier, et la sécheresse ayant touché la Thaïlande durant la même période, deux pays de taille dans la production de sucre, ont également affecté la production et, par conséquent, les prix du produit. A cela s?ajoute, bien évidemment, l?augmentation des frais du fret maritime qui sont passés du simple au double comparativement à l?année dernière. La spéculation n?a pas joué un rôle important dans cette situation car «toutes les mesures ont été prises pour contrecarrer ces man?uvres et le retrait d?agrément à un nombre important d?importateurs, dont le chiffre d?affaires est en dessous de 20 millions de dinars, en application de l?ordonnance adoptée récemment par le Conseil de gouvernement, a instauré une certaine stabilité dans le secteur».