En attendant la finalisation de ces mesures d'urgence, il est question surtout de la révision des indices des prix pour actualiser les contrats de réalisation entre les entrepreneurs et les maîtres d'ouvrages, afin de stopper la flambée actuelle. Il est prévu à cet effet, selon M. Ouamer Yahiaoui, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, qui s'exprimait ce mardi matin, sur les ondes de la chaîne III, des mesures d'urgence à même de maîtriser le déséquilibre constaté entre l'offre et la demande. Pour lui, la subvention, l'une des solutions proposées au gouvernement, mérite d'être étudiée. Mais celle qui serait la plus efficiente, de l'avis de M. Yahiaoui, c'est la révision des indices des prix permettant d'actualiser les contrats de réalisation conclus entre les entrepreneurs et les responsables des ouvrages. Un dispositif qui faciliterait, selon lui, la tâche aux entrepreneurs ayant souscrit leurs marchés à un coût donné pour poursuivre leur réalisation sans aucune contrainte financière. L'autre mesure envisagée a pour but notamment de régler le problème du ciment qui connaît une réelle flambée. Il s'agit de conventions qui seront signées entre les entreprises de production du ciment et les entrepreneurs. Ces conventions définiront les droits et les obligations des deux parties avec deux clauses cardinales relatives au respect des conditions de distribution et des prix. Ces derniers seront, selon l'intervenant, arrêtés d'un commun accord entre l'entreprise qui livre et le distributeur. Outre la fixation des marges de gros et de détail en ce qui concerne ce matériau stratégique. Il ne s'agit pour le moment que d'un projet de décret en voie d'élaboration qui sera transmis très bientôt au gouvernement, assure M. Yahiaoui. En somme, une fois ce dispositif mis en place, le prix d'un sac de ciment de 50 kg sera cédé à 320 DA. La couverture de la demande nationale pour les trois principaux matériaux de construction à savoir le bois, le rond à béton et le ciment est habituellement assurée, selon le représentant du ministère du Commerce, par exclusivement l'importation comme c'est le cas du bois ou d'une manière combinée entre importation et production nationale. Ce dernier cas de figure concerne notamment le rond à béton dont la demande nationale est de l'ordre de 2 millions de tonnes, alors que la production locale ne fournit que 370 000 tonnes par an. Pour ce qui est du ciment dont les prix ont sensiblement augmenté sur le marché mondial, la production nationale pourrait effectivement être assurée, selon l'intervenant, par les 14 cimenteries qui activent à travers le territoire national. Ce potentiel d'une capacité de production de 10 millions de tonnes par an n'a pas pu, assurément, répondre à toute la demande nationale. La raison évoquée par M. Yahiaoui est principalement liée à la production de 2007 qui n'a pas dépassé, en termes de volume commercialisé, les 11 500 000 tonnes. Notre marché en matière de bois est bien approvisionné, assure-t-il par ailleurs, et ne fait l'objet ni de spéculation ni de rétention et encore moins d'insuffisance d'offres. Le rond à béton, quant à lui, connaît «un déficit réel en termes de prise en charge de la demande dès lors que le complexe d'El-Hadjar qui a une capacité de 800 000 tonnes, n'a produit en 2007 que 350 000 tonnes», a-t-il reconnu. A.B.