M.Yahiaoui a réfuté la thèse selon laquelle l'augmentation des prix du sucre dépend de la spéculation. L'Etat n'est pas en mesure de réguler les prix du sucre. En attendant, le consommateur algérien est condamné à manger le fiel et le miel. «Les prix sont libres, ils dépendent des fluctuations des marchés boursiers, ce n'est donc pas à l'Etat de les fixer», a souligné, hier, M.Ouali Yahiaoui, directeur général de la régulation au ministère du Commerce. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne, M.Yahiaoui a réfuté la thèse selon laquelle l'augmentation des prix du sucre dépend de la spéculation. «Cette augmentation ne peut être expliquée que par la hausse considérable des cours sur les marchés mondiaux», explique l'invité de la Chaîne III. Pour étayer ses déclarations, il a fait savoir qu'au premier trimestre de l'année en cours, le prix du sucre roux sur les marchés internationaux était de l'ordre de 422 dollars la tonne, tandis que le sucre raffiné, lui, se vendait à 400 dollars la tonne. «Cette situation, poursuit-il, a fait que les prix de ce produit passent de 45 dinar à 70 dinars le kilogramme.» Pour rappel, la flambée des prix du sucre dans notre pays date d'il y a à peine deux mois. Pourtant, tout comme l'huile, le pain et le lait, le sucre figure parmi les aliments de base, qui plus est, de large consommation en Algérie. Si les prix de certains produits bénéficient du soutien de l'Etat, à l'instar du lait et de la farine, le sucre, par contre, n'en «jouit» pas. En effet, les prix de tous les produits préparés à base de sucre ont connu une augmentation. Ceci est le cas, entre autres, des boissons gazeuses dont les coûts ne cessent de progresser. En outre, faisant recours à la langue des chiffres, le directeur général de la régulation au ministère du Commerce a souligné que «l'Algérie importe annuellement une quantité estimée à 1100.000 tonnes. Tandis que la consommation, elle, est estimée à 30 tonnes par habitant et par an.» A noter en ce sens que la totalité de cet aliment est importée. Concernant l'influence du retrait d'agrément à certains importateurs ne répondant pas aux nouvelles mesures introduites dans la loi de finances, M.Yahiaoui a souligné que ces dispositions, tout comme l'Accord d'association signé avec l'Union européenne, n'ont aucun rapport avec la flambée des prix du sucre en Algérie. D'autant plus que la quantité de sucre importée de l'UE ne dépasse pas les 150.000 tonnes par an. Il convient de préciser dans cette optique que les spécialistes de l'Organisation internationale du sucre (OIS), basée à Londres, avaient annoncé qu'en 2006, la production mondiale de sucre sera deux fois inférieure par rapport à la demande. Intervenant avant-hier à l'APN, le ministre du Commerce, M.El Hachemi Djaâboub, a attribué la flambée des prix mondiaux du sucre, notamment, à la décision du Brésil, un des principaux producteurs mondiaux, de réserver une partie de sa récolte sucrière à la production de méthanol à usage de carburant propre. Cela pour éliminer , d'ici à 2010, les voitures qui roulent à l'essence. M.Djaâboub a tenu également à rappeler que «les prix en Algérie sont libres, à l'exception de certains produits et services dont la tarification n'a pas changé depuis quelques années», a-t-il affirmé. Il s'agit, a-t-il énuméré, du lait en sachet, dont le prix n'a pas été modifié depuis 2001, du pain et de la farine, restés stables depuis 1996 de l'eau potable, industrielle et d'assainissement (depuis 1998) et du billet de train dont les tarifs sont pratiquement restés inchangés depuis 1998.