Préoccupation n Les travailleurs réclament la clarification du cahier des charges, seule mesure leur permettant de sauvegarder leurs droits légitimes. Deux appels d?offres ont été lancés pour privatiser l?hôtel Tamgout, une infrastructure touristique située sur une exceptionnelle façade verdoyante lui permettant, ainsi, d?offrir une vue des plus pittoresques. Cet hôtel, mis en vente les 7 et 9 du mois dernier a connu, nous explique son directeur, ses heures de gloire, notamment durant les années 1980. Mais avec la décennie noire et les troubles ayant secoué la Kabylie, il a perdu de son aura et sa situation financière est des plus lamentables. «Dès lors, l?entreprise en charge des hôtels a décidé de le mettre en vente.» Interrogé sur les procédures de cession, notre interlocuteur nous répond : «Nous avons appris la nouvelle relative à la privatisation de l?hôtel dans la presse. Nous n?avons ni été avisés ni consultés, alors que nous sommes le partenaire social. Certes, nous ne pouvons pas nous opposer à l?Etat quant à cette réforme, mais la moindre des choses, cependant, aurait été de porter à notre connaissance ainsi qu?à celle des travailleurs toutes les clauses contenues dans le cahier de charges qui sont, jusque-là, méconnues.» Le directeur souligne en outre que 70% des travailleurs, qui ont une expérience de 25 à 30 ans dans l?hôtellerie, appréhendent l?avenir. «Il n?est pas facile pour eux de supporter le spectre du chômage. Avec le sureffectif du personnel (40 employés), le futur patron ne pourra employer au-delà de ses besoins. Il va, inéluctablement, faire un tri suivant le critère d?âge et de compétence», renchérit-il, citant l?exemple des travailleurs de l?hôtel Hammam Melouane de Blida qui a été récemment privatisé. M. Boudjemaâ, responsable du personnel, nous a informé que si l?hôtel Tamgout a pu fonctionner, jusqu?à présent, «c?est grâce aux travailleurs qui ont, pendant les temps de vaches maigres, accepté de percevoir seulement la moitié de leur mensualité. Nous nous sommes même privés des primes pour acquérir un camion-citerne pour assurer l?approvisionnement en eau potable». «Aujourd?hui, on établit un cahier des charges sans notre consentement», dénonce-t-il. «Nous préférons mourir plutôt que de quitter l?hôtel sans avoir nos droits», lance, pour sa part, Chérif Nounai, syndicaliste dans cet hôtel. Quatre soumissionnaires l Selon des indiscrétions, «quatre soumissionnaires sont intéressés par l?hôtel Tamgout, dont l?ancien soumissionnaire Siyad, représentant en pièces détachées Peugeot à Azazga, qui n?a pas pu décrocher l?achat car il était en deçà du seuil fixé. Il serait le favori, cette fois-ci». La même source a affirmé que l?opération pourrait être entachée par une malversation. Cela reste à prouver, car les responsables de l?hôtel refusent d?en dire plus.