Résumé de la 13e partie n Dans la morosité de la journée d?hier, Pat oublie les mystères qui entourent son retour à la maison. Elle se replonge dans le travail. Le sénateur parut apprécier la réaction de Pat. «Certains de mes collègues estiment que plus leurs bureaux sont encombrés et tristement meublés, plus les électeurs les croiront surchargés de travail et les pieds sur terre. Pour ma part, je suis tout simplement incapable de travailler dans le désordre. L'harmonie importe beaucoup à mes yeux. J'accomplis bien mieux ma tâche dans cette ambiance.» Elle se tut. «Il va y avoir un vote au Sénat dans une heure, aussi je crois que nous ferions mieux de nous mettre au travail sans tarder. Luther vous a-t-il dit que je détestais réellement l'idée de cette émission ?» Pat se sentit en terrain sûr. Beaucoup de gens acceptaient mal que l'on fasse des reportages sur eux. «Oui, il me l'a dit, répondit-elle, mais je crois sincèrement que le résultat vous satisfera. ? C'est la seule façon dont je l'envisage. Je préfère travailler avec Luther et avec vous plutôt que de voir une autre chaîne produire une émission sans mon autorisation. Néanmoins, je regrette quand même les bons vieux jours où un homme politique pouvait déclarer, sans plus : ?Mon passé parle pour moi.? ? Ces jours-là sont révolus. Du moins pour ceux qui comptent.» Abigail sortit une boîte à cigarettes du tiroir de son bureau. «Je ne fume plus en public, fit-elle remarquer. Une fois, une seule fois, le croirez-vous, un journal a publié une photo de moi avec une cigarette. Je siégeais alors à la Chambre et j'ai reçu des douzaines de lettres courroucées de la part de parents de ma circonscription me reprochant de donner le mauvais exemple.» Elle tendit le bras à travers le bureau. «Voulez-vous...» Pat secoua la tête. «Non, merci. Mon père m'a demandé de ne pas fumer avant l'âge de dix-huit ans et, ensuite, je n'en ai plus eu envie. ? Et vous avez tenu parole ? Sans tirer une bouffée derrière le garage ou je ne sais où ? ? Oui.» Le sénateur sourit. «Cela me paraît rassurant. Sam Kingsley et moi partageons la même méfiance à l'égard des médias. Vous le connaissez, je crois ? Lorsque je lui ai parlé de cette émission, il m'a assuré que vous n'étiez pas comme les autres. ? C'est gentil de sa part, dit Pat, s'efforçant de paraître naturelle. Sénateur, je suppose que la façon la plus rapide d'attaquer le problème est de me dire exactement pourquoi l'idée de cette émission vous répugne autant. Si je connais à l'avance vos objections, nous gagnerons du temps.» Elle vit son visage devenir songeur. «C'est exaspérant de savoir que ma vie privée ne satisfait personne. Je suis veuve depuis l'âge de trente et un ans. Prendre la place de mon mari au Congrès après sa mort, puis être élue moi-même et parvenir au Sénat, tout cela fait que je n'ai jamais cessé de me sentir associée à lui. J'aime mon travail et je suis mariée avec lui. Mais, bien sûr, il m'est impossible de raconter, les larmes aux yeux, le premier jour de classe du petit Johnny, puisque je n'ai jamais eu d'enfant. Contrairement à Claire Lawrence, je ne peux être photographiée entourée d'une troupe de petits-enfants. Et je vous préviens, Pat, je ne laisserai aucune photo de moi en maillot de bain, talons aiguilles et couronne de strass, paraître dans cette émission. (à suivre...)