Résumé de la 71e partie n Pat a une séance de travail avec Toby. Mais après l'appel téléphonique de J. Saunders, il paraît affolé. De retour au bureau du sénateur Jennings, il fait part à Philip de ce qui le tracasse. Sam s'approcha de la fenêtre avec son verre. Le Potomac luisait sous le reflet des lumières de l'immeuble et des projecteurs du centre Kennedy. La fièvre du Potomac. Il l'avait. Comme la plupart de ceux qui vivaient ici. Pat l'attraperait-elle aussi ? Il se le demandait. Il était affreusement inquiet pour elle. Jack Carlson, son ami du FBI, lui avait dit sans ménagements : «D'abord un coup de téléphone, ensuite un billet sous la porte, puis un autre coup de téléphone, et enfin cette effraction avec une seconde lettre de menace. A ton avis, que va-t-il arriver la prochaine fois ? — Nous avons affaire à un psychopathe total sur le point de craquer. Ces caractères penchés en disent long — et d'ailleurs, compare les deux billets. Ils ont été écrits à peu de jours d'intervalle. Certaines lettres sur le second sont quasiment illisibles. La tension nerveuse de notre bonhomme est à son maximum. Et, d'une façon ou d'une autre, cette tension semble dirigée vers ta Pat Traymore.» Sa Pat Traymore. Pendant les derniers mois qui avaient précédé la mort de Janice, il avait tout fait pour écarter Pat de ses pensées. Il s'en féliciterait toujours. Lui et Janice avaient pu retrouver un peu de leur entente d'autrefois. Elle était morte assurée de son amour. Après quoi il s'était senti épuisé, vidé, sans forces, vieux. Trop vieux pour une jeune femme de vingt-sept ans et tout ce qu'une existence avec elle pourrait entraîner. Il désirait simplement la paix. Puis il avait appris par la presse que Pat venait travailler à Washington et il avait décidé de lui téléphoner et de l'inviter à dîner. Il était impossible de l'éviter ou de chercher à l'éviter et il ne voulait pas que leur première rencontre fût gênée par la présence d'autrui. Aussi l'avait-il emmenée au restaurant. Il s'en était rendu compte tout de suite : ce qui existait entre eux n'avait pas disparu, mais couvait encore, prêt à s'embraser — et c'était ce qu'elle voulait. Mais que voulait-il, lui ? «Je n'en sais rien», dit Sam à haute voix. L'avertissement de Jack résonna à ses oreilles. Et s'il arrivait malheur à Pat ? Le téléphone intérieur sonna. «Votre voiture est en bas, Monsieur le député, annonça le portier. — Merci, je descends.» Sam posa son verre à moitié plein sur le bar et alla prendre sa veste et son manteau dans la chambre. Ses gestes étaient vifs. Dans quelques minutes, il serait avec Pat. Pat avait choisi une robe en satin vert émeraude avec un haut brodé de perles pour ce dîner à la Maison-Blanche. C'était une robe d'Oscar de la Renta que Veronica l'avait poussée à acheter pour le bal du Boston Symphony. Ce soir, elle se félicitait de s'être laissé influencer. Avec cette tenue, elle portait les émeraudes de sa grand-mère. (à suivre...)