«Les Chinois et les Italiens nous ont piqué notre boulot.» C?est par ces propos qu?un ancien cordonnier résume la situation des cordonniers «ambulants» qui sont de moins en moins nombreux dans nos rues. Il explique : «les Chinois inondent nos marchés de leurs chaussures neuves à des prix très abordables et les Italiens avec leurs souliers d?occasions très appréciés pour leur qualité et qui sont aussi à la portée de tout le monde. Si cette économie de marché continue comme, notre métier disparaîtra dans quelques années.» «Mon chiffre d?affaires a baissé de 50% depuis l?arrivée sur le marché des chaussures italiennes d?occasion», se plaint-il. Aujourd?hui, réparer une paire de chaussures coûte quelquefois plus que l?achat d?une paire neuve. Un exemple : «Refaire la semelle et le talon d?une savate coûte plus de 400 DA, alors que le coût d?une chaussure de marque italienne en bon état ne dépasse pas les 500 DA», souligne Slimane, 55 ans, cordonnier à Bab El-Oued.