Révélation n «Il y a eu deux tentatives de sabotage ces derniers temps. Les services de sécurité ont été saisis. Ils trouveront les responsables et la justice sera absolument diligente à leur égard.» C?est par ces propos que le président de la République s?est fait, hier, menaçant contre ceux qui veulent encore bloquer la fabrication de l?insuline en Algérie. M. Bouteflika s?est, ainsi, exprimé devant le P-DG de Saïdal. «Je connais tous les méandres et la responsabilité des personnes dans le fait que nous n?ayons pas abouti. Je vais oublier puisque nous entamons une nouvelle ère», a-t-il déclaré. Le président Abdelaziz Bouteflika a tenu à réitérer ce qu'il avait abordé le 19 mai 2002 déjà à l'université d'Oran en parlant clairement des «poches de corruption qui encouragent l'importation au détriment de la production nationale». Le chef de l'Etat avait cité à ce sujet et à titre d'exemple l'usine d'Insuline qui devait être réalisée avec un partenaire danois (à l'époque le projet était lancé depuis sept années et non concrétisé) et les trois cimenteries fermées toutes en même temps officiellement pour «cause de maintenance», fermeture ayant entraîné le recours à l'importation et une hausse vertigineuse des prix. Le président de la République avait alors demandé «le total soutien de tout le peuple algérien» pour lutter contre ces pratiques qui ont conduit à la «grave crise morale». En tenant ces propos, le chef de l?Etat visait-il des barons de l?importation que l?installation d?une usine d?insuline en Algérie n?arrangerait pas ? Le marché de ce médicament, sollicité par les diabétiques dont le nombre ne cesse d?augmenter dans notre pays, représente une mine d?or pour les grands importateurs de médicaments. Le chef de l?Etat a sommé Saïdal de couvrir à 100 % la fabrication d?insuline et les besoins du marché. «Je veux que la fabrication d?insuline soit à 100 % algérienne», avant d?ajouter : «Nous sommes fatigués. Depuis le temps, à chaque fois que nous devions réaliser le projet, il était repoussé à cause des desiderata d?une des deux entreprises : Saïdal ou l?entreprise danoise», a-t-il souligné. Pour le chef de l'Etat, le sujet est très «important» pour perdre encore du temps. Il a, par ailleurs, expliqué que l?Algérie est prête à collaborer avec les étrangers pour d?autres produits. l Pour sa part, Yazid Zerhouni, ministre de l?Intérieur, a apporté une petite précision sur une des tentatives de sabotage de cette usine en affirmant que des individus s?y sont introduits pour détruire des machines principales. l La nouvelle usine d?insuline du groupe Saïdal commencera sa production au mois de juin prochain. Le traitement coûtera entre 400 et 455 DA, selon le dosage, et remboursable à 100%. L?insuline importée coûte entre 750 et 800 DA le flacon. L?insuline de Saïdal assure donc une réduction de près de 50 % du prix et ce, tout en assurant une production répondant à toutes les normes internationales de fabrication. Ce qui permettra à nos centaines de milliers de diabétiques de se passer du produit importé. La disponibilité du médicament va être assurée, dès lors que la capacité de production annuelle de Saïdal est de 6,5 millions d?unités.