Il ressort des statistiques aussi bien de la police que de la gendarmerie que la délinquance juvénile croît d?année en année. Les raisons sont multiples : éclatement de la cellule familiale, pauvreté, déperdition scolaire... Ils sont mineurs et délinquants, âgés entre 13 et 18 ans. Originaires d?Alger ou de l?intérieur du pays, ils sont tous victimes des aléas de la vie. Ils fuient la misère, la violence, le chaos familial ou échappent à un enfermement forcé. Une fois dans la rue, la désillusion est souvent au rendez-vous. Certains seraient même mandatés par leurs parents pour gagner de l'argent. Sans ressources, contraints de vivre dans la rue, ils sont vite tentés par le vol ou alors recrutés par des réseaux criminels, de trafiquants et de prostitution. Autrement dit, ils se retrouvent dans un monde qui les écrase tout en les exploitant. Les estimations évoquées par la Dgsn font état de 11 302 mineurs, dont 272 filles, impliqués dans divers délits, soit 3% du total des délits commis. 2005 a connu une augmentation de 4% par rapport à l'année 2004 où 10 965 délits de mineurs avaient été recensés. Les catégories d'âge impliquées dans ces méfaits sont les 16-18 ans avec 6 674 cas, soit 57% de l?ensemble des jeunes délinquants, les 13-16 ans avec 3 840, les 10-13 ans avec 656 et les moins de dix ans avec 132 délits, soit 8% a indiqué la commissaire de police Kheira Messaoudène, chargée du Bureau national de protection de l'enfance et des jeunes relevant de la Dgsn. De son côté, la Gendarmerie nationale tire la sonnette d?alarme, affirmant que le phénomène de la délinquance chez les jeunes mineurs prend une nouvelle dimension et se traduit par des chiffres édifiants. Plus de 3 700 mineurs ont été arrêtés en 2005 contre 3 123 en 2004 et 3 076 l'année d?avant.