Constat n Livrés à eux-mêmes, de plus en plus d?enfants basculent dans la délinquance. Les dangers de ce fléau n?ont d?égale que la complexité de ses origines. La délinquance juvénile a commencé à prendre de l?ampleur dès la fin des années 1990 est s?est vite pérennisée. Ce qui conforte l?hypothèse selon laquelle nous ne sommes pas très loin des tendances internationales. Mais comment s?expliquent une telle constance et cette prolifération puisque le champ de ce fléau s?étend jusqu?aux régions les plus reculées de l?Algérie ? Il est établi que l'irresponsabilité des parents, la dislocation de la famille due au divorce, l'indifférence de la société, la «déscolarisation» et la non-application des lois sont parmi les facteurs ayant favorisé l?évolution de ce phénomène. A cela s?ajoute la déperdition scolaire qui constitue le principal vecteur de délinquance. Ce facteur touche la tranche d?âge 16-17 ans, soit 54,2% pour atteindre les 75,2% parmi les 18 ans. Une population jeune, errant sans but ni avenir, est forcée, d?une manière ou d?une autre, à grossir les rangs des délinquants. La violence dans la vie de certains d?entre eux a été, en outre, longtemps sous-estimée tant l?idée en est insupportable. Pourtant, le sujet ne peut continuer à être tu car il est la principale raison qui pousse les enfants à fuguer et par conséquent à se transformer en délinquants. Cependant, en l?absence de structures spécialisées et d?un mouvement associatif actif pour un travail en profondeur reconstituant le parcours de ces jeunes comme première étape avant le travail de formation ou d'insertion, la délinquance continue à engendrer la criminalité et renforcer la peur dans nos villes. La wilaya d'Alger vole la vedette aux autres régions pour ce qui est du nombre de jeunes délinquants, puisqu?elle arrive en première position avec 947 mineurs impliqués dans divers délits, suivie de celles de Batna (553), de Annaba (495) et d'Oran (424). Pour les soustraire à la délinquance et conformément à une convention signée entre le ministre de la Justice et l'Unicef, les détenus bénéficient depuis quelque temps d?une formation professionnelle. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la consécration des droits de l'homme et dans l'objectif de doter cette frange de la société d'outils à même de permettre sa réinsertion sociale. Les diplômes remis à ces stagiaires ne font aucune mention de leur qualité d'anciens détenus pour faciliter leur réintégration. Mais devant l?ampleur du phénomène, il est difficile de croire que des actions isolées puissent venir à bout d?un problème si complexe. En conclusion, nous pouvons affirmer sans exagérer que nos enfants ne sont nulle part protégés comme devraient l?être les membres les plus fragiles d?une société.