L?eau, on doit aller la chercher loin de la maison. Elle est transportée sur la tête, sur une bonne distance. Ce travail éreintant est encore le lot de bien des femmes, dans cette campagne où la population ne dispose d?aucune source d'eau potable. Tôt le matin, on voit,sur les routes, des processions de femmes qui portent en équilibre sur leur tête l'eau pour la cuisine, la lessive et la consommation. «Les enfants ont des problèmes de santé, comme la diarrhée», explique l?une d?elles, presque résignée. Chaque jour, ces dames courage reprennent leur parcours jusqu?au fond des vallées d?où elles ramènent l?eau à bout de bras. La route tortueuse et les sentiers battus qui conduisent aux ruisseaux sont redevenus familiers aux enfants chargés de lourds ballots de vêtements mouillés. Il n?y a pas de lavoir derrière la maison. Quant à l?école, elle est désertée, surtout par les fillettes auxquelles incombe le plus souvent la corvée d?eau.