Accords n Alors que la violence ne cesse de croître, le président irakien, Jalal Talabani, a chargé le chiite Jawad al-Maliki, élu au poste de Premier ministre, de former le prochain gouvernement. Six civils irakiens ont été tués et deux autres blessés ce dimanche matin lors d'une série d'attaques au mortier à proximité de l'entrée du ministère de la Défense à Bagdad. Les obus ont explosé juste à l'extérieur des murs délimitant la Zone verte, le secteur abritant les principales institutions irakiennes et les ambassades américaine et britannique. Trois autres obus de mortier ont explosé près d'un stade de football dans l'est de Bagdad et deux autres à proximité du ministère de l'Intérieur, dans le centre de la capitale. Ces attaques interviennent au lendemain de la réélection du Kurde Jalal Talabani à la tête de l'Etat, qui a désigné le chiite Jawad al-Maliki comme Premier ministre, en charge de former un nouveau gouvernement dans les 30 jours. En effet, l?Irak s'est, enfin, doté d'une présidence après de longues discussions, de conflits ethniques et confessionnels, alors que la violence n'a cessé de croître, sans compter la pression extérieure, notamment américaine et britannique, le nouvel exécutif s'est mis en place, plus de quatre mois après les élections. Washington n'a pas tardé à réagir, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice qualifiant «d'importante étape l'avancée vers la formation d'un nouveau gouvernement en Irak». Mais «il y a manifestement maintenant beaucoup de travail pour installer le reste du cabinet», a-t-elle toutefois souligné. La crise politique, dans laquelle le pays était plongé, a commencé à se dissiper avec l'annonce du Premier ministre sortant, Ibrahim Jaâfari, qu'il était prêt à renoncer à sa candidature à la tête d'un nouveau gouvernement. Son groupe parlementaire, celui de l'Alliance unifiée irakienne, a ainsi choisi le numéro deux de son parti, Dawa, qui n'était pas contesté comme lui par les Arabes sunnites et les Kurdes. Un accord négocié par les différents groupes parlementaires a permis d'arriver à ce résultat de samedi, qui a vu le Parlement ? dont deux réunions ont été reportées dans l'attente d'une entente ? tenir finalement session. Le président américain George Bush a salué, à cet effet, la formation d'un nouvel exécutif irakien comme un succès historique qui «rendra l'Amérique plus sûre», a-t-il déclaré Londres, de son côté, a applaudi l'annonce de l?accord trouvé par les différents partis politiques irakiens et émis l'espoir que cette mesure «permette de former une nouvelle administration qui sera capable de prendre en charge les nombreux problèmes difficiles auxquels l'Irak est confronté», a indiqué Jack Straw, le ministre britannique des Affaires étrangères.