Les accusés dans l?affaire de l?assassinat du chanteur et chantre de l?amazighité, Matoub Lounès, pourraient bénéficier des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Lounès Medjnoune et Hamid Chenoui sont actuellement détenus à la maison d?arrêt de Tizi Ouzou. L?affaire Matoub, enrôlée au moins à deux reprises, n?a pas été traitée par le tribunal criminel près la Cour de Tizi Ouzou, le procès ayant été à chaque fois reporté. L?accusé principal dans cette affaire, Hamid Chenoui, est inculpé, entre autres, d?«appartenance à groupe armé». Ainsi, le dossier relève du terrorisme et ce, malgré les protestations de la famille Matoub et de la fondation qui porte son nom, qui récusent l?acte terroriste. Aussi le présumé assassin peut bénéficier des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale et être gracié par le président de la République. Interrogé à ce propos, le procureur général près la Cour de Tizi Ouzou, qui a animé, hier, une conférence de presse, a annoncé que le dossier Matoub est étudié par la commission chargée de l?application des textes de lois portant mise en ?uvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Selon nos sources, les accusés dans l?affaire étaient sur le point d?être libérés avec les autres bénéficiaires des dispositions de la charte, avant que la mesure ne soit suspendue, vu la sensibilité du dossier. Un avocat, qui a requis l?anonymat, nous explique que «sauf requalification du chef d?inculpation, Chenoui a le droit de bénéficier desdites mesures, n?étant concerné ni par le viol ni par les massacres collectifs, ou le dépôt de bombes dans un endroit public». C?est l?un des dossiers noirs qui semble gêner la Cour de Tizi Ouzou depuis plusieurs années, lorsqu?on sait que Lounès Matoub a été assassiné à Tala Bounane (sur la route de Beni Douala), le 25 juin 1998. D?ailleurs, l?affaire Matoub est le seul vieux dossier pendant au niveau de la Cour de Tizi Ouzou. Toujours dans le cadre de l?application des textes portant mise en ?uvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le procureur général a annoncé que pour la wilaya de Tizi Ouzou, il y a eu 153 personnes qui ont bénéficié de l?extinction des poursuites ou de la grâce présidentielle. Il y a eu également trois redditions et des contacts ont été entamés, via leurs familles, avec des terroristes encore au maquis pour les persuader de se rendre. Concernant le dossier des disparus, le magistrat a annoncé qu?actuellement trois demandes ont été introduites par des familles de disparus auprès de la commission de wilaya. Le conférencier souligne que le nombre des disparus dans la wilaya de Tizi Ouzou n?est pas aussi important que dans certaines autres.