Résumé de la 1re partie n La mort d?Henriette est le principal sujet de discussion de tout le voisinage, qui lui a toujours témoigné de l?affection. Mais une question revient sur toutes les lèvres : «Qui a bien pu tuer une dame aussi généreuse ?» Pourtant, pour Michel, la vie n'est pas si rose : sa charcuterie ne lui rapporte pas autant qu'il l'avait espéré. Bien qu'il soit lui-même fils de charcutier, l'affaire périclite. A-t-il mal choisi l'emplacement, a-t-il trop investi, est-il victime de la concurrence des grandes surfaces ? Michel sent que son affaire coule doucement vers le dépôt de bilan. Bien qu'il ne soit pas marié, Michel a des responsabilités familiales, sa concubine lui a donné une petite fille de dix mois... Il s'angoisse. Les conversations affectueuses avec la vieille dame lui remontent le moral. Ce qui lui remonte le moral, c'est aussi, hélas, quand les clients se font attendre, de traverser la rue pour aller boire un petit coup au café d'en face... La boutique du charcutier est de plus en plus abandonnée. Et l'humeur du charcutier, de plus en plus alcoolisé, est de plus en plus instable. Un beau jour Mme Henriette, comme tout le reste du quartier, se heurte à une porte close au moment où elle s'apprête à acheter sa tranche de jambon et la cervelle de veau qu'elle envisage de cuisiner pour son déjeuner du dimanche. Un petit papier laborieusement calligraphié mentionne : «Fermé pour cause de congé du 1er au 15.» Comme on n'est encore que le 1er décembre, la date semble curieuse pour des vacances... Mme Henriette, déçue, poursuit ses courses dans le quartier. Mais elle ne peut s'empêcher de faire part de son opinion sur Michel, le charcutier défaillant. Elle n'oublie pas de mentionner qu'elle est déçue à titre de cliente, mais aussi, bien plus encore, à titre de «bailleuse» de fonds. Tout le quartier apprend donc qu'elle a avancé entre quarante mille et cinquante mille francs à Michel, le gentil charcutier. Après mûre réflexion, Mme Henriette se demande si elle n'a pas avancé cette somme à fonds perdus. Quand il apprend les bavardages de sa vieille cliente, Michel est plus que contrarié. Il se rend chez elle. Deux jours plus tard, on découvre le corps de la bienfaitrice étendu, raide, près de la salle de bains. L'autopsie révèle que la pauvre Henriette a été étranglée. Des traces suspectes sur son visage poussent à un examen approfondi du cadavre qui indique un écrasement des vertèbres cervicales. Les policiers, après une brève enquête, s'intéressent à tous ceux qui ont bénéficié des générosités de la vieille dame : certains sont retenus, gardés à vue pour des interrogatoires musclés. Personne n'avoue. Mais finalement, un faisceau de présomptions, la présence de ses empreintes digitales en des endroits incongrus poussent à accuser formellement Michel, le charcutier serviable. Depuis la mort d'Henriette, dégoûté de la charcuterie, il est en train de suivre un stage de gestion hôtelière. Pressé de questions par les gens de la police, il craque et passe aux aveux : oui, c'est vrai, furieux d'apprendre qu'Henriette s'était vantée dans tout le voisinage de ses bienfaits, ce qui ruinait en quelque sorte son crédit, Michel a rendu visite à sa bienfaitrice. Au bout de quelques phrases peu aimables, la discussion s'envenime. Puis il l'assomme soudain, d'un coup de poing sur la tête. Pourquoi, il n'en sait rien. Il achève son ?uvre en l'étranglant et rentre chez lui... «Je ne sais pas ce qui m'a pris», dit-il simplement aujourd'hui.