Ce petit bout de femme écume, depuis 1994, la région de la steppe. Zahia Nekhela Abdelaoui est native de Djelfa, elle connaît le moindre recoin de cette immense territoire. Nekhela, prénom très original des gens du Sud, pense chaque parole qu?elle exprime avec une touche d?humour. Pour cette femme, qui dirige une équipe d?hommes, le travail est avant tout une question de compétences. «Je n?ai aucun complexe pour aller au fond de la steppe avec mes hommes», dit-elle. «J?aime mon travail», répète-t-elle en articulant chaque syllabe. Son travail est un combat au quotidien. Elle parle de chaque parcelle comme on parle de son jardin. «Ici nous avons besoin d?eau, plus loin nous réaliserons des champs de fourrages», explique-t-elle en regardant cette immensité, nullement impressionnée par les fureurs du désert. «Que ce soient les vents de sable, les crues d?oueds, on fait notre travail», tranche-t-elle. Son âme guerrière a domestiqué la menace. Cette Nekhela, qui a grandi dans les champs fertiles des Ouled Nail, brille par sa modestie, traitant ses subalternes avec respect. Après des études et un diplôme d?ingénieur en génie civil, elle entre au Hcds. «Dès le départ, les collègues m?ont bien accueillie», dit-elle, soulignant que personne ne lui a signifié qu?elle était mal venue parce que femme. Elle insiste sur le fait que les gens du Souhoub constituent une grande famille. «On est respecté par tout le monde, les habitants, les autorités?» Son émancipation, elle l?a acquise au contact d?une rude réalité. Supportrice du FC Barcelone, elle rêve de voyager, de découvrir le monde.