Tensions n la dégradation des conditions de vie des travailleurs et les menaces sur les libertés syndicales sont les indices d?une instabilité qui marque le contexte socio-économique actuel. Pour preuve, plusieurs fédérations syndicales de différents secteurs optent carrément pour des grèves. Ainsi, la Fédération nationale de la protection civile affiliée au Snapap annonce une grève le 9 mai prochain. Ce débrayage, qui coïncide avec celui des 14 syndicats autonomes de la fonction publique, porte essentiellement comme revendication l?augmentation du salaire de base et la retraite après 25 ans de service. Les sapeurs-pompiers réclament, eux aussi, la reconnaissance d?un statut de métier à haut risque, revendication qui n?a, jusque-là, pas été appuyée par la tutelle. Dans le sillage, le syndicat des paramédicaux exige, de son côté, «la revalorisation du métier, la révision du régime indemnitaire en portant l?indemnité de performance à 30% et l?institution d?une prime de contagion». Un syndicaliste des paramédicaux soutient que «ce sont des revendications urgentes qui n?ont rien à voir avec celles de la Fonction publique». Mais sans doute la gravité de la situation est bien visible chez les universitaires qui optent, à partir du 13 mai, pour une grève d?une semaine. Le Cnes estime que «cette grève interpellera la tutelle à un dialogue transparent sur la situation socio-économique des universitaires». En attendant que des issues concrètes soient trouvées, ces secteurs, qui ont recours à des débrayages chroniques, n?omettent pas de signaler et de dénoncer «la remise en cause du droit syndical, le harcèlement judiciaire des syndicats autonomes et les entraves causées aux syndicalistes». C?est dans un contexte difficile qu?une conférence nationale sur les libertés syndicales a été organisée jeudi dernier où bon nombre de syndicalistes, d?experts économistes et de personnalités politiques ont appelé «à la constitution d?un forum de libertés sociales et syndicales». On considère que «la loi 90-14 relative au droit syndical est réduite à sa plus simple expression». La modification en 1997 est faite pour que les syndicats autonomes ne puissent pas se constituer en fédérations. Avec cette initiative, syndicalistes, universitaires et membres de partis politiques espèrent aboutir à un front mieux organisé et bien nourri en réflexions.