Résumé de la 12e partie n La croyance aux vampires subsiste en Europe médiévale et on assiste, jusqu?au XVIIIe siècle, à la chasse aux vampires. Mais ce siècle, c?est aussi le Siècle des lumières et de la raison triomphante sur l?obscurantisme et la superstition. C?est le siècle de Goethe, de Voltaire, de Rousseau et de l?Encyclopédie. Dans l?article qu?il consacre aux vampires dans son Dictionnaire philosophique, Voltaire s?indigne : «Quoi ! C?est dans notre XVIIIe siècle qu?il y a eu des vampires ! C?est après le règne des Locke, des Shaftesbury, des Trenchard, des Collins, c?est sous le règne des d?Alembert, des Diderot? qu?on a cru aux vampires !» Et le célèbre philosophe d?ajouter, plein d?ironie : «Ces vampires étaient des morts qui sortaient la nuit de leur cimetière pour venir sucer le sang des vivants, soit à la gorge ou au ventre, après quoi, ils allaient se remettre dans leurs fosses. Les vivants sucés maigrissaient, pâlissaient, tombaient en consomption ; et les morts suceurs engraissaient, prenaient des couleurs vermeilles, étaient tout à fait appétissants. C?était en Pologne, en Hongrie, en Silésie, en Moravie, en Autriche, en Lorraine, que les morts faisaient cette bonne chère. On n?entendait point parler de vampires à Londres ni même à Paris. J?avoue que dans ces deux villes, il y eut des agioteurs, des traiteurs, des gens d?affaires qui sucèrent en plein jour le sang du peuple, mais ils n?étaient point morts quoique corrompus.» La Révolution industrielle va chasser les anciennes croyances en Europe occidentale, mais le vampire, chassé des pratiques et des superstitions, trouve refuge dans l?imaginaire, artistique et littéraire. Au XVIIIe siècle même, Goethe évoque dans sa célèbre Fiancée de Corinthe, le vampire. Le vampire n?est pas forcément un être méchant et cruel, mais c?est souvent une personne qui souffre de son état et qui demande à en être délivré. Mais la littérature anglaise va revenir au personnage du vampire cruel et pervers. C?est le cas du The Vampire de Lord Byron. En 1872, c?est au tour de Joseph Sheridan le Fanu de publier une nouvelle sur les vampires, Carmilla, campant le personnage, dans des lieux précis, lui donnant un caractère, des tendances? Mais c?est Bram Stoker qui, avec Dracula, va fixer définitivement le personnage du vampire. Comme nous l?avons vu, il est parti d?un personnage qui a réellement existé pour inventer un mythe, d?abord littéraire puis cinématographique. La croyance aux vampires se retrouve à notre époque. S?il y a encore beaucoup de superstitions autour du personnage, on tente d?expliquer de façon rationnelle le phénomène, dans lequel on a vu parfois une maladie. C?est particulièrement vrai des tueurs en série qu?on a parfois taxés de vampires. (à suivre...)