Résumé de la 52e partie n Si le vampire ne peut pas être «tué» par des moyens conventionnels, on peut, en usant de procédés spéciaux, avoir raison de lui. Si le vampire fait si peur, c'est parce que, dans les croyances, on lui attribue des pouvoirs et des facultés exceptionnelles. Il y a d'abord le fait que ce personnage ne soit ni tout à fait vivant puisqu'il est mort ni tout à fait mort parce que, en dépit de la mort, son corps s'anime. C'est pourquoi on l'appelle, dans de nombreux pays, «mort-vivant». Signalons que le mythe du non-vivant, ne trouve pas sa place dans l'eschatologie chrétienne qui divise l'autre monde en trois domaines : l'enfer pour les réprouvés, le paradis pour les bienheureux et le purgatoire où les pécheurs expient leurs fautes avant d'être admis au paradis. Cette faculté d'être à la fois mort et vivant fait que le vampire échappe à l'emprise du temps. Si on n'utilise pas contre lui les procédés qui le mettent hors d'état de nuire, il peut, dit-on, vivre indéfiniment ! C'est ainsi que Vlad Tapès, alias Dracula, traverse aisément les siècles, pour arriver, grâce à la plume d'un Bram Stocker, au XIXe siècle. Mais si Vlad Tapès n'a survécu, après sa mort que quatre ou cinq siècles, les vampires égyptiens, eux, ont traversé des millénaires, bénéficiant ainsi d'une quasi-immortalité. Quasi-immortalité, mais pas immortalité parce que si le vampire ne peut pas être «tué» par des moyens conventionnels, on peut, en usant de procédés spéciaux, avoir raison de lui. Bram Stocker, qui s'est inspiré de croyances transylvaniennes, fait mourir Dracula, en lui enfonçant un pieu dans le cœur, puis en lui coupant la tête. On frémit quand on pense que de pauvres gens, accusées de vampirisme, ont subi ce supplice. Mais les pays de l'Est n'avaient pas le monopole de l'horreur. Au XIe siècle, l'Angleterre brûlait vifs ses vampires ou les cadavres de personnes mortes soupçonnées d'être des vampires. Pour ce pays toujours, Herenberg cite deux cas de vampires, pris en 1337 et en 1347 : les deux hommes ont été empalés puis brûlés. On en a tué d'autres, en leur enfonçant des clous dans le cœur ou dans la tête, en les décapitant, en les découpant en morceaux. On brûlait aussi les tombes de supposés vampires, pour les empêcher de sortir de leurs tombes à la nuit tombée... Il faut dire qu'en ces époques lointaines, la barbarie n'avait pas de limites !. Une croyance répandue fait du vampire une sorte de magicien qui peut se transformer en animal (chauve-souris, araignée, rat, serpent) ou en brume , voire en objet inanimé pour échapper à ses poursuivants. Le vampire se nourrit du sang des êtres humains mais quand il ne trouve pas de personne à sucer, il se rabat sur les animaux, notamment les bêtes de somme. Dans certains pays, on pense qu'il se nourrit aussi d'excréments et de chair humaine, voire de sa propre chair et de ses vêtements. C'est le mythe de l'automastication, théorie exposée au Moyen Age dans un livre anonyme intitulé L'Automastication des morts où on rapporte le cas de morts dont on a retrouvé, après l'ouverture de leur tombeau, les linceuls tout chiffonnés, comme s'ils avaient été mâchonnés ! (à suivre...)