Résumé de la 73e partie n Le chauffeur du hammam est inquiet ; il est surveillé par les esclaves et l?eunuque. Pourtant, il continue son voyage sur un superbe cheval offert par le grand chambellan. Toutefois, à chaque halte, l'eunuque ne manquait pas d'inviter le chauffeur à manger avec lui dans le même récipient et à boire avec lui le vin dans la même gargoulette, après en avoir bu lui le premier. Mais, malgré tout, la larme ne séchait pas dans l'?il du chauffeur, qui était plus perplexe que jamais et n'avait plus de nouvelles de son ami Daoul'makân, dont l'eunuque se gardait bien de l'entretenir. Quant à Nôzhatou et à Daoul'makân et au chambellan, ils ne cessèrent de voyager à la tête de la caravane dans la direction de Bagdad. Et il ne leur restait plus qu'une seule journée de marche pour arriver au but tant désiré. Et comme, le dernier matin, après la dernière halte de nuit, ils s'apprêtaient à continuer leur route, ils virent soudain s'élever devant eux une épaisse poussière qui obscurcit le ciel et fit la nuit autour d'eux. Alors le chambellan essaya de les tranquilliser et leur dit de ne pas bouger, et il prit avec lui ses mamalik au nombre de cinquante et s'avança du côté de la poussière. Or, au bout de très peu de temps, la poussière s'éclaircit devant eux et à leurs yeux apparut une armée formidable, bannières et signaux au vent, et marchant en ordre de bataille au son des tambours. Et aussitôt de l'armée se détacha un corps de guerriers qui s'avança vers eux au galop ; et chaque mamelouk du chambellan fut cerné par cinq guerriers à cheval. A cette vue, le chambellan, fort surpris, leur demanda : «Qui êtes-vous pour agir de la sorte envers nous ?» Ils répondirent : «Mais qui donc êtes-vous, vous-mêmes, et d'où venez-vous et où allez-vous ?» Le chambellan répondit : «Je suis le grand chambellan de l'émir de Damas, le prince Scharkân, fils du roi Omar Al-Némân, maître de Bagdad et du pays de Haurân. Et c'est le prince Scharkân qui m'envoie vers son père, à Bagdad, lui porter le tribut de Damas et des cadeaux.» A ces paroles, tous les guerriers soudain tirèrent leurs mouchoirs et s'en couvrirent les yeux et se mirent à pleurer en sanglotant. Et le chambellan fut étonné extrêmement. Et lorsqu'ils eurent fini de pleurer, leur chef s'avança vers le chambellan et lui dit : «Hélas ! Où est le roi Omar AI-Némân ! Le roi Omar Al-Némân est mort ! Et il est mort empoisonné ! O notre désespoir !» Puis il ajouta : «Mais toi, ô chambellan vénérable, viens avec nous et nous te mènerons au grand vizir Dandân qui est là, au centre de l'armée, et il te donnera tous les détails de ce malheur.» Alors le chambellan ne put s'empêcher lui aussi de pleurer et s'écria : «Oh ! quel voyage de malheur nous venons de faire !» Puis il se laissa conduire auprès du grand vizir Dandân qui, aussitôt, lui accorda l'audience demandée. Et le chambellan entra sous la tente du vizir Dandân qui l'invita à s'asseoir. Et il raconta au vizir la mission dont il était chargé et lui détailla les cadeaux dont il était porteur pour le roi Omar Al-Némân.