Résumé de la 67e partie n Les vers sont familiers à Nôzhatou ; elle ordonne à l?eunuque de faire venir l?auteur. Mais le chauffeur persiste dans ses mensonges pour protéger son maître, Daoul?makân. Mais l'eunuque lui dit : «Soit ! Mais viens alors avec moi dire cela de ta bouche à ma maîtresse qui ne me croit pas !» Alors le chauffeur lui dit : «O grand et admirable serviteur, crois-moi, retourne tranquillement sous la tente ; et si la voix vient encore à se faire entendre, tu m'en rendras, cette fois, absolument responsable. Et moi seul, dans ce cas, je serai le coupable !» Puis, pour calmer l'eunuque et le décider à s'en aller, il lui dit des paroles très agréables et lui fit beaucoup de compliments et lui embrassa la tête. Alors l'eunuque se laissa convaincre et le lâcha ; mais, au lieu de retourner chez sa maîtresse devant laquelle il n'osait plus se présenter, il fit demi-tour et revint se blottir à l'affût, non loin du chauffeur du hammam. Pendant ce temps, Daoul'makân était revenu de son évanouissement ; et le chauffeur lui dit : «Lève-toi maintenant, que je te raconte ce qui vient de nous arriver à cause de tes vers !» Et il lui raconta la chose. Mais Daoul'makân, qui l'écoutait sans attention, lui dit : «Oh ! je ne veux plus rien savoir et je n'ai plus de raison pour comprimer en moi mes sensations, maintenant surtout que nous sommes tout près de mon pays !» Alors le chauffeur, épouvanté, lui dit : «O mon enfant, assez écouté de la sorte les mauvaises suggestions ! Comment as-tu cette assurance quand je suis moi-même plein de crainte pour toi et pour moi ? Par Allah sur toi, je te conjure de ne plus chanter des vers avant d'être arrivé tout à fait dans ton pays ! En vérité, mon enfant, jamais je ne t'eusse cru si entêté que cela ! Songe enfin que l'épouse du chambellan veut te faire châtier, car tu lui es une cause d'insomnie, alors qu'elle est fatiguée du voyage et indisposée ; et elle a déjà par deux fois envoyé son eunuque te chercher !» Mais Daoul'makân, sans faire attention aux paroles du chauffeur, pour la troisième fois éleva la voix et, de toute son âme, il chanta ces strophes : «Au loin ! Je ne veux plus de ces blâmes qui jettent le trouble dans mon âme et l'insomnie dans mes yeux. «Ils m'ont dit : ?Comme tu es changé !? Je leur dis : ?Vous ne savez pas !? Ils m'ont dit : ?C'est l'amour !? Je leur dis : ?Est-ce que l'amour peut ainsi faire dépérir ?? «Ils m'ont dit : ?C'est l'amour !? Et je leur dis : ?Je ne veux plus de l'amour, ni de la coupe de l'amour, ni des tristesses de l'amour. Ah ! je ne veux plus que des choses subtiles qui calment et soient un baume à mon c?ur torturé !?» Mais à peine Daoul'makân avait-il fini de chanter ces vers que soudain devant lui l'eunuque apparut. A cette vue, le pauvre chauffeur fut tellement terrifié qu'il s'enfuit au plus vite et se mit de loin à regarder ce qui allait arriver. Alors l'eunuque s'avança respectueusement près de Daoul'makân et lui dit : «La paix sur toi !» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Le soir venu, elle dit : Il m'est parvenu, ô Roi fortuné, que l'eunuque dit : «La paix sur toi !» (à suivre...)