Résumé de la 63e partie n Al-Néman exhorte son fils de lui envoyer le tribut annuel pour payer le prix de six adolescentes, des esclaves ravissantes. Il lui fait part de son v?u de connaître son épouse. A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et, discrète, se tut. Le soir venu, elle dit : Lorsque Scharkân eut lu cette lettre de son père, il fit venir immédiatement son beau-frère le chambellan et lui dit : «Envoie tout de suite chercher la jeune esclave que je t'ai donnée en mariage.» Et lorsque Nôzhatou fut arrivée, Scharkân lui dit : «O ma s?ur, lis cette lettre de notre père et dis-moi ce que tu en penses.» Et Nôzhatou, ayant lu la lettre, répondit : «Ce que tu penses est toujours bien pensé et ton projet est le meilleur. Mais si tu m'interroges, je te dirai que mon désir le plus ardent est de voir mes parents et mon pays et je te prierai de me laisser partir, en compagnie de mon époux le grand chambellan, pour que je puisse raconter mon histoire à notre père et lui dire tout ce qui m'est arrivé avec le Bédouin et comment le Bédouin m'a vendue au marchand, et comment le marchand m'a vendue à toi, et comment toi, tu m'as donnée en mariage au premier chambellan après avoir divorcé d?avec moi sans coucher.» Et Scharkân lui répondit : «Cela sera ainsi.» Alors Scharkân appela le premier chambellan, qui était loin de se savoir le beau-frère du prince, et lui dit : «Tu vas partir pour Bagdad à la tête de la caravane qui porte à mon père le tribut de Damas et tu prendras avec toi ton épouse, la jeune esclave que je t'ai donnée.» Et le premier chambellan répondit : «J'écoute et j'obéis !» Alors Scharkân lui fit préparer une grande litière sur un beau chameau ; il fit préparer une seconde litière pour Nôzhatou, en vue du voyage, et remit une lettre au grand chambellan pour le roi Omar Al-Némân, et leur fit ses adieux après avoir gardé chez lui au palais la fillette Force-du-Destin et avoir bien constaté qu'elle avait toujours au cou, pendue à une chaîne d'or, l'une des trois gemmes précieuses de la malheureuse Abriza. Et il confia la fillette aux nourrices et aux servantes du palais ; et, lorsque Nôzhatou se fut bien assurée que sa fillette ne manquait de rien, elle s'éloigna avec son époux le chambellan. Et tous deux s'installèrent chacun sur un beau dromadaire de course et allèrent se mettre à la tête de la caravane. Or, ce fut juste en cette nuit-là que le chauffeur du hammam et Daoul'makân, qui étaient sortis faire leur promenade jusqu'au palais du gouverneur de Damas, avaient vu les chameaux, les mulets et les porteurs de flambeaux. Et c'est alors que Daoul'makân avait demandé à l'un des serviteurs : «A qui appartiennent donc toutes ces charges ?» Et l'homme avait répondu : «C'est le tribut de la ville de Damas au roi Omar Al-Némân.» Alors Daoul'makân demanda : «Et qui est le chef de la caravane ?» L'homme dit : «C'est le grand chambellan, l'époux de la jeune esclave qui est tellement versée dans les sciences et la sagesse.» Alors Daoul'makân se mit à pleurer abondamment, car le souvenir lui revenait de sa s?ur Nôzhatou, de sa famille et de son pays ; et il dit au bon chauffeur : «Ah ! mon frère, partons avec la caravane !» (à suivre...)