Résumé de la 74e partie n Le chambellan est reçu par le grand vizir Dandân. Daoul?makân et Nôzhatou ne sont pas encore au courant : leur père, le roi Al-Némân, est mort empoisonné. Mais à ces mots qui lui rappelaient son maître et son roi, le grand vizir Dandân se mit à pleurer, puis il dit au chambellan : «Sache pour le moment que le roi Omar Al-Némân est mort empoisonné, et tout à l'heure je t'en raconterai les détails. Mais j'ai d'abord à te mettre au courant de la situation actuelle. Voici. Lorsque le roi mourut en la miséricorde d'Allah et sa clémence sans bornes, le peuple se souleva pour savoir qui il fallait élire comme successeur au trône ; et les partis en seraient venus aux mains si les grands et les notables ne les en avaient empêchés. Et l'on finit par tomber d'accord pour demander l'avis des quatre grands kâdis de Bagdad et s'en rapporter à leur décision. Et les quatre grands kâdis consultés décidèrent que le successeur au trône devait être le prince Scharkân, gouverneur de Damas. Et aussitôt que je fus avisé de cette décision, je me mis à la tête de l'armée pour aller à Damas au-devant du prince Scharkân et lui annoncer et la mort de son père et son élection au trône. «Mais je dois te dire, ô chambellan vénérable, qu'il y a à Bagdad un parti favorable à l'élection du jeune Daoul'makân. Mais nul ne sait, depuis longtemps, ce qu'il est devenu, ni lui ni sa s?ur Nôzhatou'zamân. Car voici cinq ans bientôt qu'ils sont partis pour le Hedjaz et qu'ils n'ont pas donné de leurs nouvelles.» A ces paroles du grand vizir Dandân, le chambellan, époux de Nôzhatou, bien que fort chagriné de la mort du roi Omar, fut réjoui à la limite de la joie en pensant à la chance qu'avait Daoul'makân de devenir roi de Bagdad et du Khorassân. Aussi il se tourna vers le grand vizir Dandân et lui dit... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et, discrète, se tut. Le soir venu, elle dit : Il m'est parvenu, ô Roi fortuné, que le chambellan se tourna vers le grand vizir Dandân et lui dit : «En vérité, l'histoire que tu viens de me raconter est bien étrange et étonnante. Et, à mon tour, comme tu m'as témoigné une entière confiance, laisse-moi t'annoncer une nouvelle qui te réjouira le c?ur et terminera tous tes soucis. Sache donc, que grand vizir, qu'Allah vient de nous aplanir toute voie en nous rendant le prince DaouI'makân et sa s?ur Nôzhatou'zamân !» A ces paroles, le vizir Dandân fut dans une joie extrême et s'écria : «O vénérable chambellan, hâte-toi de me raconter les détails de cette nouvelle inattendue et qui me met au comble du bonheur !» Alors le chambellan lui raconta toute l'histoire du frère et de la s?ur, et ne manqua pas de lui apprendre que Nôzhatou était devenue son épouse. Alors le vizir Dandân s'inclina devant le chambellan et lui présenta ses hommages et se reconnut comme son féal. Puis il fit s'assembler tous les émirs et les chefs de l'armée et les grands du royaume qui étaient présents et les mit au courant de la situation. Et aussitôt tous vinrent baiser la terre entre les mains du chambellan et lui présentèrent leurs hommages et compliments, et se réjouirent extrêmement de ce nouvel ordre de choses, en admirant l'?uvre du Destin qui combinait de telles merveilles. (à suivre...)