Résumé de la 75e partie n Daoul?makân et sa s?ur Nôzhatou passent la journée entière à se raconter les misères vécues durant leur séparation. Aujourd?hui réunis, le futur les désigne pour diriger une nation? Le chambellan et le grand vizir Dandân s'assirent chacun sur un grand siège dressé sur une estrade, et réunirent les notables, les émirs et les autres vizirs, et tinrent conseil sur la situation. Et le conseil dura une heure de temps, et la décision fut prise unanimement de nommer Daoul'makân successeur au trône du roi Omar Al-Némân, au lieu d'aller à Damas à la recherche du prince Scharkân. Et le vizir Dandân se leva aussitôt de son siège pour marquer le respect au vénérable chambellan qui devenait ainsi le personnage le plus marquant du royaume et, pour se le rendre favorable, lui offrit de magnifiques présents et lui souhaita la prospérité et firent de même tous les vizirs, les émirs et les notables. Et le vizir Dandân, au nom de tous, dit : «O chambellan vénérable, nous espérons que, grâce à ta magnanimité, chacun de nous conservera ses fonctions sous le règne du nouveau sultan. Quant à nous, nous allons nous hâter de vous devancer à Bagdad pour recevoir dignement notre jeune sultan, pendant que toi-même tu vas aller lui annoncer son élection faite grâce à notre décision.» Et le chambellan leur promit sa protection à tous et la conservation de leurs emplois, et les quitta pour retourner vers les tentes de Daoul'makân, tandis que le vizir Dandân et toute l'armée regagnaient la ville de Bagdad. Mais il ne manqua pas auparavant de se faire donner par le vizir Dandân des hommes et des chameaux porteurs de tentes somptueuses et de toutes sortes d'ornements et d'habits royaux et de tapis. Et, en s'acheminant vers la tente de Nôzhatou et de Daoul'makân, le chambellan sentait augmenter en lui son respect pour son épouse Nôzhatou, et il se disait en lui-même : «Quel voyage béni et de bon augure !» Et, en arrivant, il ne voulut point entrer chez son épouse sans lui en demander d'abord l'autorisation, autorisation qui lui fut d'ailleurs immédiatement accordée. Alors le chambellan entra sous la tente et, après les saluts d'usage, il leur conta tout ce qu'il avait vu et entendu, et la mort du roi Omar et l'élection de Daoul'makân de préférence à Scharkân. Puis il ajouta : «Et maintenant, ô roi généreux, il ne te reste plus qu'à accepter le trône sans hésitation, de peur que, dans le cas d'un refus, il ne t'arrive malheur de la part de celui qui sera élu à ta place !» A ces paroles, Daoul'makân, quoique douloureusement affecté par la mort de son père, le roi Omar, et bien que lui et Nôzhatou fussent tout en larmes, dit : «J'accepte l'ordre du Destin, puisqu'on ne peut y échapper, et que tes paroles sont pleines de bon sens et de sagesse.» Et il ajouta : «Mais, ô vénérable beau-frère, quelle sera ma conduite envers mon frère Scharkân, et que dois-je faire pour lui ?» Il répondit : «La seule solution équitable est de partager l'empire entre vous deux, et tu seras le sultan de Bagdad et ton frère Scharkân sera le sultan de Damas. Tiens-toi donc fermement dans cette résolution, et il n'en résultera que toutes choses de paix et de concorde.» Et Daoul'makân agréa le conseil de son beau-frère le chambellan. (à suivre...)