Résumé de la 76e partie n Intronisé roi de Bagdad, Daoul?makân a des appréhensions. Quelle sera la réaction de son frère Sharkan, qui n?est même pas encore au courant de la mort de leur père, le roi ? Alors le chambellan prit l'habit royal que le vizir Dandân lui avait donné et en revêtit Daoul'makân, et lui remit le grand sabre d'or de la royauté et baisa la terre entre ses mains et se retira. Et il alla aussitôt choisir un endroit élevé où il fit dresser la tente royale qu'il avait reçue du vizir Dandân. Et c'était une grande tente, surmontée d'une haute coupole, en toile doublée en son intérieur de soie de toutes les couleurs avec des dessins d'arbres et de fleurs. Et il ordonna aux tapissiers d'étendre les grands tapis sur le sol, après avoir bien battu et arrosé la terre tout autour de la tente. Et il se hâta d'aller prier le roi de venir s'y reposer cette nuit-là. Et le roi y dormit jusqu'au matin. Or, à peine l'aube apparue, on entendit au loin le son des tambours de guerre et des instruments. Et bientôt on vit sortir d'un nuage de poussière l'armée de Bagdad, à la tête de laquelle marchait le vizir Dandân qui venait recevoir le roi, après avoir tout arrangé à Bagdad. Alors le roi Daoul'makân... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Le soir venu, elle dit : Alors le roi Daoul'makân, vêtu de ses habits royaux, monta s'asseoir sur le trône dressé au milieu de la tente, sous la haute coupole, et plaça sur ses genoux son grand sabre de commandement, sur lequel il appuya ses deux mains et, immobile, attendit. Et, tout autour de lui, vinrent se ranger les mamalik de Damas et les anciens gardes du chambellan, l'épée nue à la main, tandis que le chambellan lui-même se tenait debout à droite du trône, respectueusement. Et aussitôt, selon les ordres donnés par le chambellan, le défilé des hommages commença. Alors, par le corridor de toile qui conduisait à la tente royale, entrèrent les chefs de l'armée, dix par dix, hiérarchiquement, en commençant par les grades inférieurs ; et, dix par dix, ils prêtèrent le serment de fidélité entre les mains du roi Daoul'makân et baisèrent la terre en silence. Et il ne restait plus que le tour des quatre grands kâdis et du grand vizir Dandân. Et les quatre grands kâdis entrèrent et prêtèrent le serment de fidélité et baisèrent la terre entre les mains du roi Daoul'makân. Mais quand entra le grand vizir Dandân, le roi Daoul?makân se leva de son trône en son honneur, et s'avança lui-même au-devant de lui et lui dit : «Bienvenu soit notre père à tous, le très vénérable et très digne grand vizir, celui dont les actes sont parfumés de haute sagesse et les arrangements faits délicatement par de savantes mains !» Alors le grand vizir Dandân prêta le serment de fidélité sur le Livre et la Foi et baisa la terre entre les mains du roi. Et tandis que le chambellan était sorti pour donner les ordres nécessaires, et préparer le festin, et faire tendre les nappes et cuisiner les mets les plus choisis, et assurer le service des échansons, le roi dit au grand vizir : «Avant tout il faut, pour fêter mon avènement, faire de grandes largesses aux soldats et à tous leurs chefs ; et pour cela fais-leur distribuer tout le tribut que nous apportons avec nous de la ville de Damas, sans en rien économiser. Et il faut leur donner à manger et à boire à satiété. Et ensuite seulement, ô mon grand vizir, tu viendras me raconter en détail la mort de mon père et la cause de cette mort.»