Résumé de la 4e partie n Belkacem, un habitant de la Mitidja, est enlevé, au milieu du XVIe siècle, par des pirates espagnols. Dès le lendemain, comme il a de nouveau expliqué à ses ravisseurs qu?il est trop pauvre pour que sa famille le rachète, il est conduit au marché aux esclaves. C?est un vrai bétail humain qui est exposé dans ce marché. Il y a des Noirs, des Asiatiques, enlevés sur les côtes des continents qu?écument les négriers espagnols, mais surtout des Maghrébins. Les marchands, qui tiennent en laisse ? comme des chiens ? leurs prises, vantent leur «marchandise». ? Voilà un jeune Maure provenant de Tunis. Il a quinze ans, mais il en paraît vingt ! Regardez comme il est fort ! Il fera un bon travailleur des champs, à moins qu?on ne l?emploie à des tâches domestiques ! ? Et cette femme ! Elle a trente ans mais elle est vigoureuse ! Et belle ! Le négrier, sans vergogne, lui écarte la robe pour découvrir ses jambes. ? Hein, qu?elle a de belles jambes ! Et une belle poitrine ! Il montre la poitrine, mais la femme repousse violemment le bâton, manquant de faire tomber l?homme. L?assistance éclate de rire. ? Vous voyez, dit le marchand, elle est très forte ! Il lance une somme pour commencer les enchères. Les propositions fusent : ? J?en offre le double ! ? Et moi le triple ! Belkacem, tenu lui aussi en laisse, est affligé par le spectacle. Il attend son tour. Il essaye même de deviner, en regardant cette foule de clients excités, à quel maître il va échoir. Pourvu seulement que celui qui l?achètera ne l?oblige pas à abandonner sa religion ! Il préfère mille fois la servitude ? après tout l?homme est sur cette terre pour souffrir ? plutôt qu?une conversion ! Le jeune Tunisien est vendu, ainsi que la femme. D?autres esclaves sont encore vendus, puis vient le tour de Belkacem. ? Celui-ci est d?un certain âge, dit le vendeur, mais il n?est pas tout à fait vieux ! Il lui ouvre sa chemise pour montrer sa poitrine. ? Il est puissant comme un b?uf, il peut travailler dans les champs ! Il propose une mise aux enchères, mais personne ne renchérit. ? Allez, dit le vendeur, faites des propositions ! Je vous dis que cet homme est un bon travailleur ! Là où il a été pris, les paysans sont réputés pour leur force au travail ! ? Et où l?avez-vous pris ? lance une voix. ? Des côtes, à l?ouest d?Alger ! ? Cherchell ? Tipaza ? lance la même voix. ? C?est bien cela, dit le vendeur. ? Alors, je l?achète ! Et on voit approcher un homme d?un certain âge, tout rabougri, le dos courbé. ? Vous faites une bonne affaire, dit le négrier . L?homme verse la somme réclamée et prenant Belkacem par la laisse, quitte le marché. (à suivre...)