Résumé de la 5e partie n Enlevé sur les côtes de Tipaza, au milieu du XVIe siècle, Belkacem est vendu comme esclave en Espagne. Tout au long du trajet, le nouveau maître ne dit rien. Belkacem se laisse conduire docilement jusqu'à la maison, située en retrait de la ville. — Entre, dit le maître. Belkacem sursaute. L'homme a parlé en arabe ! — Ne te réjouis pas, lui dit-il, je ne suis pas Maure, mais chrétien ! — Mais comment se fait-il que tu parles ma langue ? s'étonne Belkacem. — Je l'ai apprise auprès de Maures d'Andalousie, je l'ai étudiée aussi dans les livres ! Belkacem est déçu, mais il se dit que cet homme qui parle sa langue et qui a fréquenté des musulmans le traitera peut-être avec quelques égards. Belkacem découvre que le maître habite seul dans la maison. Il est étonné par le nombre de livres qu'il possède et des livres, pour la plupart, écrits en arabe. — Que de livres ! s'exclame-t-il. — Ils forment tout mon univers, dit le vieux, non sans fierté. Mais il n'y a pas que les livres. Il y a aussi, disposés sur des tables et des étagères, une multitude de flacons, de fioles et d'alambics. — A quoi tout cela te sert-il ? demande Belkacem. — A faire des expériences, dit l'homme, qui lui explique qu'il est alchimiste. — Tu es sorcier ? se récrie Belkacem. L'homme rit. — Un peu aussi, mais je suis avant tout alchimiste et je tiens ma science des livres arabes, notamment de ceux de Gerber, que vous autres Maures appelez Djabir... — Tu composes des philtres ? demande Belkacem. — Oui, je fais aussi des recherches sur la transmutation des métaux ! Et comme Belkacem, humble montagnard sans instruction, ne comprend pas de quoi il s'agit, son maître lui explique : — Je cherche le moyen de transformer les métaux vils, comme le fer ou le plomb, en or ! — Et tu crois que ce moyen est possible ? — Oui, des alchimistes arabes et avant eux, d'autres, ont prétendu avoir découvert ce moyen... Alors, pourquoi pas moi ? Belkacem dit, rêveur : — Ah, comme je voudrais découvrir ce moyen, je pourrai te payer ma rançon et retourner chez moi... Et, sur place, je fabriquerai encore de l'or, pour devenir riche ! — Il n'y a pas que la transmutation des métaux pour devenir riche, dit le maître Belkacem le regarde. — Oui, dit l'homme, il y a aussi les trésors qui dorment au fond de la terre ou dans les sanctuaires... — Je voudrais en découvrir un, dit Belkacem. — Qui sait ? dit le vieil homme, avec un sourire énigmatique. (à suivre...)